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Un dernier adieu à son père

Ébranlée, émue par le décès tragique de son père, Julie Masse avait peine à retenir ses larmes lors des funérailles célébrées le 29 juin dernier.

Une cérémonie d'une grande simplicité.

La famille n'a pas voulu faire de ces funérailles un événement médiatique. C'est donc en toute simplicité que Jean-Marie Masse a trouvé son dernier repos. D'ailleurs dans son homélie, le père France Salesse, capucin, a voulu souligner le génie créateur de Jean-Marie Masse décédé accidentellement alors qu'il pilotait l'avion qu'il avait construit de ses propres mains. Dans l'église Sacré-Coeur-de-Jésus de Longueuil, parents et amis écoutaient, recueillis, les paroles de l'officiant qui a rappelé que Jean-Marie Masse était un homme inventif.

"Son génie créateur ressemble à la création de Dieu. Et Dieu s'est dépassé dans son amour en créant le monde."

"Ce que Jean-Marie Masse a porté dans son coeur, dans sa vie de baptisé n'est pas juste une expérience, mais est maintenant une réalité."

Il a su faire comprendre à tous les fidèles assemblés qu'ils ont maintenant la responsabilité de poursuivre l'amour "force vivante" que Jean-Marie Masse avait et de le garder vivant dans leurs coeurs. "Même quand nous ressentons l'absence, même dans les épreuves a si bien su exprimer le père Salesse, Dieu n'abandonne pas. Il est un Dieu vivant qui accueille."

Discrétion et respect

À la demande de la famille, les journalistes ne se sont pas présentés lors de la cérémonie. Il faut avouer que les Masse ont été quelque peu échaudés par un reporter trop entreprenant. À la suite du tragique accident, un journaliste d'un quotidien montréalais s'est présenté aux portes du domicile familial afin de recueillir quelques heures après l'événement, des premières impressions. Figé, ahuri, blessé, Denis, le frère de Julie, est devenu muet de colère. Heureusement, un autre membre de la famille a su repousser le journaliste, qui en agissant de la sorte a fait preuve d'un manque de délicatesse flagrant.

La famille a donc décidé de tenir la presse à l'écart des funérailles en mettant en place un imposant dispositif de sécurité.

Mais, les photographes présents ont su faire preuve de tant de respect et d'amour pour Julie, qu'ils connaissent bien, qu'au dernier moment la famille a choisi de franchir le portail central plutôt que d'emprunter une porte latérale qui l'aurait dérobée aux regards indiscrets. La confiance que les Masse ont témoignée aux photographes a été récompensée. En vrais professionnels ils se sont faits discrets, réservés.

Les camarades de travail

Peu de camarades de travail de Julie se sont déplacés pour assister aux obsèques. Seul Manuel Tadros a fait acte de présence. Plusieurs artistes ont préféré se rendre au salon funéraire faisant ainsi de la cérémonie un moment privilégié réservé aux proches.

Une leçon de courage

"Julie est une pro. Elle fait preuve de courage. En philosophe, elle a su tirer une grande leçon de ce triste événement" nous avouait son gérant Jamil. Julie n'a pas l'intention d'annuler les spectacles prévus pour les mois de juillet et août afin de ne pas décevoir son public. Elle limite toutefois le nombre d'entrevues avec les journalistes afin de laisser la chance au temps d'apaiser son chagrin.

Échos-Vedettes, 6 au 12 juillet 1991