Revue "Jeunes vedettes"

Sommaire

"J'étais une petite fille tannante"
"J'ai été privilégiée..."
"Pour réussir, j'ai travaillé sept jours sur sept..."
"Je ne me vois pas comme une vedette..."
"Je suis une fille naturele, honnête et franche..."
"Je ne cherche pas à tomber en amour..."
"Je suis encore timide"
Secrets et indiscrétions!
Une journée dans la vie de Julie
"Je suis une fille ordinaire, je ne joue pas à la vedette..."
"J'essaie de suivre l'exemple de mes parents..."
"Je pense à mon père à tous les jours..."
"Je suis maniaque des clips..."
"J'ai confiance en l'avenir"

"J'étais une petite fille tannante"

Julie est née à Longueuil, le 3 juin 1970, et elle a un frère et une soeur, mais c'est elle qui est la plus jeune. Depuis qu'elle est tout enfant, Julie avoue qu'elle a toujours aimé chanter : "Lorsque la famille se rendait au chalet que nous possédions, dans la région de Granby, je me souviens que je chantais tout au long du trajet. D'ailleurs, c'est une image agréable que je garde de mon enfance. Je ne sais pas... peut-être aussi parce que ces week-ends à la campagne c'était en quelque sorte des vacances... Mais je chantais d'ailleurs à n'importe quel moment, et tous les airs de l'heure. D'ailleurs, déjà, je me déguisais pour chanter devant mes parents, dans le salon!", souligne-t-elle, notant au passage qu'elle avait déjà une bonne mémoire pour les paroles.

Julie a passé une enfance et une adolescence normale, et heureuse : "Je dirais, cependant, que j'étais parfois un peu tannante, plus que ma soeur et mon frère. En fait, c'est que j'étais ricaneuse... et je me souviens que ma mère, pour me punir, parce que je n'avais pas de limite, comme tous les enfants, m'envoyaient alors dans ma chambre, le temps que je me tranquilise!"

"Mais, mon enfance et mon adolescence se sont déroulé de façon tout à fait normale. Bien sûr, je fesais parfois des mauvais coups, mais rien de vraiment terrible. Par exemple, à l'école, je m'amusais à grimper le long d'un mur pour me hisser sur le toit. Je n'avais pas consience du danger que ça pouvait représenter..."

"Même si j'étais timide, reprend Julie,j'étais quand même, d'une certaine façon assez frondeuse."

Et Julie caressait déjà l'idée de devenir chanteuse... en fait, ce n'est pas tellement chanteuse qu'elle voulait vraiment devenir, mais plutôt choriste. Et sa mère l'encourageait : "Elle me disait que j'avais ça dans le sang!" Moi, je lui répliquais "Mais maman, il y a tellement de bonnes chanteuses déjà, je ne serai jamais à la hauteur..."

"Pour m'améliorer, mais surtout me donner confiance, ma mère m'a alors incrite à des cours de chant que donnait Lucille Dumont. Mais elle s'étonnait : "Tu veux devenir choriste? Mais qu'est-ce qui va arriver si t'as un jour la chance de devenir chanteuse?" Je ne savais pas, vraiment pas. Parce que je n'y avais jamais pensé."

Julie devient adolescente, et toujours ces mêmes idées en tête.

"Dès le secondaire 1, j'ai choisi des activités parascolaires dans le domaine du spectacle. Partout où il s'organisait un spectacle, j'y étais." Mais elle continue d'ailleurs de fréquenter l'école assidûment, et suivre tous ses cours académiques, parce qu'elle restait encore persuadée que la chanson ne serait qu'un passe-temps : "Et j'étais une bonne élève, et j'aimais l'école. J'avais toujours de bonnes notes. En fait, ce sont les circonstances qui m'ont fait abandonner le Cegep, où il ne me manque que cinq cours pour avoir mon diplôme."

D'ailleurs, la première fois qu'on lui propose d'enregistrer un disque, elle refuse : "On dit tellement de chose de ce milieu, ça me faisait un peu peur. Même si ça me faisait plaisir..."

Voilè que "la p'tite" - c'est le surnom que ses amis lui donnent - commence tout de même à penser sérieusement à cette carrière...


"J'ai été privilégiée..."

"La chanson, finalement, même si j'essayais parfois de me le cacher, c'est dans ça que je puisais toute mon énergie. Mais ce n'était pas aussi simple, c'était même un tout petit peu contradictoire puisque, en même temps que je réalisais que je voulais chanter, monter sur une scène et présenter des spectacles, j'étais gênée..."

Malgré ça, Julie ressent en elle ce besoin, de chanter, et de monter sur scène. De ressentir encore toutes ces émotions qui s'offrent à elle à chaque fois qu'elle se présente devant un public.

"C'est vrai! dit-elle, plus je participais à des spectacles, plus je voulais participer à d'autres. C'était vraiment une piqûre!" D'ailleurs, pour être certaine d'avoir le chance d'en présenter, d'être choisie parmi ceux qui montaient justement sur scène, Julie se mêle même de l'organisation de ces spectacles. "Au Cegep, j'ai même formé un groupe avec lequel nous faisions de la comédie musicale, lors d'événements spéciaux. C'était vraiment super!"

Puis Julie, comme emploi à temps partiel, est devenue chanteuse pour des télégrammes chantés. Toute une expérience, toute une... aventure!

"Pour moi, qui était timide, ça n'étais pas quelque chose de facile. C'était même plus difficile que de monter sur une scène. Parce que quand tu fais ce job, tu ne sais jamais où tu vas chanter. Parfois, c'était dans un restaurant, pour une personne dont on célébrait l'anniversaire; parfois, c'était dans une réception privée pour une fête quelconque... en fait, il y avait tout autant de situation qu'il y avait de personnes."

"Et à chaque fois, lorsque j'arrivais à la porte de l'endroit où le rendez-vous avait été fixé, j'étais morte de peur! Parce que, il faut bien que je le dise, c'est très intimidant d'être face à des gens que l'on ne connaît pas du tout - surtout que l'on sait que tout le monde nous écoute attentivement."

Mais Julie reconnaît qu'il y a aussi eu des bons cotés: "Oui, ce qu'il y a de bien, quand même, dans ça, pour une chanteuse, c'est de pouvoir observer de près la réaction de la personne à laquelle on s'adresse, même si, au début particulièrement, on a peur de se tromper..."

Mais même si Julie avoue ne pas avoir trouvé cela facile, elle ne regrette pas cette expérience, quoiqu'elle ne soit pas mécontente, non plus, que ça n'ait pas duré trop longtemps... Mais son destin semblait déjà tracé.

Ces deux producteurs qui avaient déjà été la voir pour lui proposer d'enregistrer un disque reviennent à la charge et lui refont la même proposition.

Cette fois, Julie ne dit pas non tout de suite. Elle demande simplement à réfléchir.

Mais, entretemps, ces deux jeunes hommes lui offrent de travailler comme figurante dans un clip du chanteur Toyo, espérant qu'une fois qu'elle aurait gouté au milieu professionnel elle ne puisse plus s'empêcher de tenter sa chance et d'accepter leur offre.

"Effectivement, dit Julie, deux mois après leur deuxième proposition j'ai accepté et nous avons signé un contrat. C'est quand même étrange comment les choses se déroulent parfois - parce que je sais bien que certaines chanteuses talentueuses frappent parfois à toutes les portes sans jamais de résultat. Pour ça, je considère que j'ai été privilégiée."

Le 19 mars 1990, les radios de la province recevaient son premier 45 tours, "C'est Zéro", puis le 23 mai, c'était la sortie du clip de cette chanson. En l'espace de quelques semaines ce premier disque devint son premier succès.

Le 21 août 1990 est aussi une date mémorable pour Julie puisqu'elle lança, ce jour-là, son premier album et participa à sa première émission de télé, c'était à "Garden Party". Le lendemain, elle participait à "Beau et chaud".

Ça commençait, et pour de bon!


"Pour réussir, j'ai travaillé sept jours sur sept..."

Depuis le lancement de "C'est zéro" Julie ne compte plus le nombre d'émissions de télé auxquelles elle a participé, ni le nombre d'entrevues qu'elle a accordé! Elle conquiet les animateurs, les journalistes, les photographes, et le public tombe littéralement sous son charme.

Et les succès se succèdent les uns aux autres, la sortie de son album, puis "Billy", et le clip de la chanson, puis "Sans t'oublier".

Personne ne lui résiste. Toute le monde craque! Et elle gravît les palmarès comme si c'était un jeu d'enfants...

Bref, au cours de cette première année de travail professionnel, les événements se bousculent littéralement.

Et certains ont aussitôt établi un certain parallèle entre Julie et... Céline Dion, en ce sens que ce sont sans conteste les deux chanteuses de l'heure au Québec qui réussissent a s'attirer la ferveur du public. La comparaison n'est d'ailleurs pas sans flatter Julie: "Je considère cela comme un compliment, parce que Céline Dion a toujours été une de mes idoles. Mais, ajoute Julie, il faut quand même faire attention à ces comparaisons parce que, moi, je me considère encore comme une débutante alors que Céline a beaucoup plus d'expérience. D'ailleurs, vu sous cet angle, Céline demeure un modèle pour moi, sans compter qu'elle est toujours une de mes chanteuses préférée."

Mais le succès de Julie est indéniable, impressionnant même. Et plus encore parce que tout a été vite, très vite, très très vite même...

"C'est vrai que tout a été très vite, que le succès est venu rapidement, mais il faut dire que je n'ai pas chômé, comme n'ont pas chômé tous les gens qui forment l'équipe qui m'entoure."

"Je sais que c'est sans doute difficile, pour les gens, d'imaginer tout le travail que j'ai fourni et toutes les énergies que dépensées au cours de cette année, juste pour dire j'ai travaillé pratiquement sept jours sur sept, je me suis déplacé aux quatre coins de la province - j'en ai fait du kilométrage! Et puis il y a eu toutes les entrevues... D'ailleurs, je n'ai pas vu le temps passer."

"Mais attention! Qu'on ne se méprenne pas: je ne me plains pas, parce que tout ça fait partie du métier que j'ai moi-même choisi."

D'ailleurs, les seules vacances que s'est accordé Julie, depuis tout ce temps, ça a été trois semaines au cours de la période des Fêtes de 1990 - qu'elle a passé en compagnie de sa famille - et une semaine l'été dernier, alors qu'elle était partie se reposer en croisière.

Toute cette activité et toute cette dépense d'énergie lui ont montré qu'il lui fallait toujours être en forme, tant physiquement que moralement. "J'y parviens assez bien, dit-elle, mais c'est sûr que c'est parfois difficile..."

Parce que Julie n'a pas été sans réaliser que ce qu'on gagnait en succès et en popularité on le perdait en quelque sorte en liberté personnelle...


"Je ne me vois pas comme une vedette..."

Le succès rapide, et la popularité que Julie a gagné, ont changé beaucoup de choses dans son quotidien. La première - et la plus importante - c'est que, maintenant, partout les gens la reconnaissent et l'abordent, pour lui dire quelques mots, lui prodiguer des encouragements et, souvent aussi, pour lui demander des autographes!

"J'aime bien ce contact avec les gens, avec le public, mais c'est quelque chose à quoi il faut s'habituer, on ne s'y fait pas du jour au lendemain. Maintenant, où que j'aille, sur la rue, comme dans les magasins ou les restaurants, je vois bien, même lorsqu'on ne vient pas me parler, on me regarde, on m'observe."

- J'entends les gens chuchoter

"Mais je m'y suis fait. Quoique, je dois le dire, en certaines occasions et en certains lieux, ça me gêne encore parfois....

Mais, pour une jeune fille de vingt-et-un ans, garder sa simplicité - cette qualité qu'on a d'ailleurs toujours vanté chez elle - et rester telle qu'elle a été avant de devenir une "vedette" est-ce que ça n'est pas difficile. Est-ce les influences, les attitudes, ne nous changent pas?

"Je ne croîs pas avoir changé, dit Julie. Mais je dois aussi vous confier qu'avec tout ce temps que je consacre au travail, je n'ai pas vraiment le temps de m'arrêter pour me demander si je suis ou non une "vedette"; et puis, qu'est-ce que c'est qu'être une "vedette"?"

"Je pense que c'est simplement un mot qui fait rêver les gens; parce que, honnêtement, entre nous, ce n'est pas ça qui fait que l'on choisisse ce métier plutôt qu'un autre. Si les gens s'arrêtent effectivement au côté glamour de ce métier-la, parce que c'est celui qui est le plus montré, ceux qui le vivent le font parce qu'ils l'aiment. Et ça reste un métier, une façon de gagner sa vie.

Mais il faut tout de même admettre que ce métier n'est pas tout à fait comme les autres, que tout le monde le perçoit un peu comme quelque chose de magique, quelque chose qui apporte une sensation d'émerveillement. "C'est vrai, dit Julie, ça permet à plusieurs de mettre en quelque sorte de la magie dans leur vie, de s'émerveiller même - et pourquoi, si les gens apprécient cela?"

Il n'empêche que depuis que Julie a acquis cette popularité qui est aujourd'hui la sienne, de nouveaux amis sont entrés dans sa vie. Elle fréquente ainsi Joe Bocan, Marc André Coallier, Mitsou. "Je ne peux pas dire qu'on se fréquente régulièrement, souligne-t-elle toutefois, mais, oui, à l'occasion, peut-être une ou deux fois par mois. Et puis on se téléphone. C'est que ce n'est pas toujours facile de se retrouver, parce que nous sommes tous très occupés. Et puis nous ne voulons pas nous déranger les uns les autres."

Ce qui n'empêche pas Julie de garder contact avec ces autres amis qu'elle avait avant de devenir chanteuse, avant qu'elle ne devienne une star: "J'ai moins de temps pour les voir, mais dès que l'occasion nous en est donné, on se retrouve. Et on se parle aussi assez souvent au téléphone."

Non, le succès n'a pas vraiment changé Julie. Elle est toujours aussi simple, aussi sympathique aussi facile d'accès. Mais simplement ses horaires lui laissent beaucoup moins de temps libres qu'avant.

Et Julie ne se cache pas de ce but qu'elle s'est donne "Ce que je sais, ce que je veux, c'est me rendre plus loin dans ce métier..."


"Je suis une fille naturelle, honnête et franche..."

Oui, Julie est demeurée telle qu'elle était. Le succès et la popularité l'ont très peu changé, pour ne pas dire qu'ils ne l'ont pas changé du tout. Mais c'est que Julie est vraiment une fille sage, et que ses parents lui ont inculqués de bonnes valeurs, et des notions de la vie sur lesquelles elle a pu s'appuyer.

Elle a toujours été une fille simple, sans problème, sans complication.

"Je me décrirais en disant que je suis sans doute la fille la plus naturelle qui soit! Je l'ai toujours été, sans doute à cause de l'influence de mes parents, et je le suis resté!"

"Je me rappelle que je n'ai jamais été comme bien d'autres filles qui passaient des heures à se "pomponner"; jamais je ne me suis fait, en quelque sorte, une carapace avec le maquillage, la belle coiffure, ou les vêtements recherchés, à la mode."

"Laissez-moi vous dire que ça n'a pas toujours été facile, parce que j'ai fait rire de moi à cette époque-la. Mais, d'un autre coté, ça ne me dérangeait pas tellement parce que je n'ai jamais été de celles qui s'occupent outre-mesure de ce que les autres disent."

"Moi, j'étais bien comme ça, c'est tout. Ça me suffisait!."

Il faut bien dire que Julie n'a jamais eu une personnalité compliquée, ni à problèmes. Bien au contraire, c'était une jeune fille réellement heureuse, enjouée et passionnée.

Les seules choses qui lui occupaient l'esprit. en réalité, c'était ces deux passions qu'elle entretenait: la chanson et les spectacles, d'une part, mais aussi... la compétition sportive - qui la laissait d'ailleurs parfois couverte de bleus! Qu'à cela ne tienne!

Garçon manqué, Julie? "Je faisais simplement ce que j'aimais, et pour moi, la chanson et les sports j'aimais ça. À l'inverse, par contre, je n'ai jamais aimé sortir dans les clubs ou les discothèques, je ne m'y suis jamais senti à l'aise. Et puis je trouvais ça un peu ennuyant parce qu'on ne pouvait pas échanger avec les autres..."

À noter ainsi toutes ses qualités, on serait bien tenté de croire que Julie est une fille modèle, une fille parfaite! Mais Julie s'en défend bien. "Mais non, je ne suis pas parfaite, réplique-t-elle en souriant; j'ai des défauts, comme tout le monde d'ailleurs - et heureusement! Mais, bien sûr, j'essaie de les atténuer, et développer mes points forts. C'est d'ailleurs mon attitude vis-à-vis la vie, essayer de toujours faire de mon mieux."

Mais Julie dit aussitôt que ce mérite ne lui revient pas qu'à elle, qu'elle doit rendre à ses parents tout le crédit qui leur revient: "Mes parents ont su nous inculquer, à ma soeur, à mon frère et à moi, des valeurs importantes qui nous ont toujours servi et nous servent encore de points de repère. J'essaie simplement de rester naturelle, d'être franche et honnête. Je crois que ce sont des qualités essentielles dans la vie..."


"Je ne cherche pas à tomber en amour..."

"Je suis une fille qui aime la vie", voilà une phrase qui revient souvent dans les conversations de Julie. «Je ne pense ni a hier, ni à demain, j'essaie simplement de rester positive, optimiste et... heureuse."

Mais le bonheur pour une jeune fille - comme d'ailleurs pour la majorité d'entre nous - passe souvent par l'amour, l'amour-amitié, l'amour-tendresse et - pourquoi? - l'amour-passion aussi.

Parce que la passion, avouons-le, Julie a tout pour la déclencher! Elle est certes une fille sage, mais elle n'en demeure pas moins une jeune fille séduisante, et... sexy. Tout ça, c'est sa personnalité, sa véritable personnalité, et non pas un rôle qu'elle se plait a jouer.

"C'est vrai qu'on peut parfois avoir l'impression qu'il y a deux Julie Masse mais, en réalité, ce ne sont que deux facettes de ma personnalité. Et je sais très bien faire la distinction entre Julie, la chanteuse, et Julie, la jeune fille de vingt-et-un ans, qui est comme toutes les autres de son âge."

"Lorsque je travaille, je suis perfectionniste, et pour atteindre ce résultat il est entendu que mes journées sont bien remplies, et parfois même ça me stresse. Mais que je doive poser pour une session de photos, ou faire une apparition à la télé, je suis prête, et je soigne alors mon image - après tout, c'est mon travail et je dois m'y appliquer. Mais dès que le suis hors de la scène, ou en retrait des caméras, lorsque le redeviens la jeune fille qui n'a pas à penser à sa carrière, alors je m'installe très à l'aise dans mes vieux jeans et mes vieux pulls et je mène une vie saine et très simple..."

Mais, alors, la séduction... c'est un rôle et un... jeu?

"Je n'ai rien de la fille super sexy que beaucoup imaginent; je ne fais que faire attention à moi, à mon image, à ce que je reflète lorsque je suis en public. Parce que jamais je n'ai voulu séduire pour séduire."

Et l'amour? Qu'en est-il de l'amour dans la vie de Julie? Elle est plutôt discrète à cet égard, tout au plus a-t-on fait, un jour, une allusion à ce sujet: elle aurait eu une relation amoureuse avec un jeune cinéaste bien connu. Mais la vérité, c'est quoi?

"Je préfère ne pas parler de mes amours, simplement parce que le trouverais ça ennuyeux qu'on fasse des pages couvertures avec mon chum et qu'un mois plus tard, si ça ne marche plus, qu'on recommence pour parler, cette fois, de ma peine d'amour. Parce que, déjà, qu'une peine d'amour est difficile à vivre, je n'aimerais pas que ce soit étalé devant tout le monde."

"Mais le jour où ça sera vraiment sérieux, quand je déciderai de me fiancer ou de me marier, par exemple, je peux vous assurer que je ne m'en cacherai pas! Que le public saura alors avec qui. Pour l'instant, cependant.. je tiens à garder cette partie de ma vie juste pour moi!"

Et Julie est même plus claire: "Vous voulez savoir si j'ai un chum en ce moment? Eh bien, non! Il faut dire que, de toute façon, je n'aurais pas beaucoup de temps à consacrer à une relation amoureuse, parce que quand je suis en amour, le suis en amour! Et les quelques fois où je l'ai été mes relations ont été sérieuses et durables, je veux dire que ça a duré de six mois à un an."

"Mais disons que présentement je ne cherche pas à tomber en amour..."

Mais pour Julie, qui a sans doute bien des "prétendants"', comment est-ce possible de les tenir à... l'écart, et sans les froisser?

"Je pense que c'est simplement une question d'attitude; je ne crois pas que ce soit nécessaire de construire des barrières. Et puis, il faut dire aussi que si les garçons me trouvent de leur goût, ils ne sont pas vraiment en amour avec moi je crois plutôt que je représente en quelque sorte un idéal, parce que, en fait, ils ne voient que mon beau coté, que l'aspect glamour de la chanteuse. Et puis, personne ne m'importune vraiment parce que les garçons savent que je ne suis pas disponible - ils le sentent. Ma carrière passe avant tout. Ils ne pourraient pas me suivre de toute façon!"

Mais quand on interroge Julie à savoir si elle a connu une peine d'amour, elle répond par l'affirmative: "Mais je n'en ai vraiment connu qu'une seule, dit-elle, et à ce moment-là j'avais 14 ans. Je sortais avec un garçon depuis environ un an lorsqu'il m'a laissé tomber pour sa gang de chums."

"Moi, je m'étais attachée à lui, trop sans doute. Peut-être parce que j'étais trop romantique, et que je croyais que notre relation durerait toute la vie. Ce fut un coup dur, mais pas fatal naturellement! Je ne suis pas du genre à m'enfermer, pleurer et devenir dépressive. Non, je cherche alors simplement à oublier et continuer d'aller de l'avant."

"Mais ça n'est pas toujours facile, je l'avoue, parce que je suis une fille très émotive, très sensible..."


"Je suis encore timide..."

Il y a tout près de trois ans, Julie faisait partie d'un premier groupe qu'elle avait contribué à former, et qui portait le nom de Fairlight; ce groupe interprétait des chansons rock et pop-rock, des chansons d'Offenback, d'Alanah Miles, de Marie Philippe aussi.

C'était tout juste après avoir refusé la première offre qu'on lui avait faite d'enregistrer un disque: "J'avais refusé, sans doute parce que j'étais encore trop timide. Je n'avais pas encore assez confiance en moi. Il y avait aussi des tas d'autres raisons que je m'étais donné, mais la vérité c'est ça: j'étais trop timide et je ne me sentais pas prête. C'est tout. C'est pas plus compliqué."

Parce que Julie l'avoue sans honte, elle est une jeune fille timide, gênée - et si elle a réussi a vaincre en grande partie sa timidité, parce que son goût pour la chanson et la scène était encore plus fort, ca n'est pas quelque chose dont elle peut dire qu'elle s'est définitivement débarrassé.

"C'est vrai, dit-elle, je suis encore passablement timide. Mais ça ne se compare tout de même pas avec ce que c'était avant. Et puis maintenant j'ai acquis un certain professionnalisme qui me permet de maîtriser beaucoup mieux cette timidité."

"Mais ça ne s'est quand même pas fait du Jour au lendemain..."

Quelle a été sa recette? "Simple! Je me suis obligé a faire des choses que je croyais ne jamais pouvoir faire. Les télégrammes chantés, par exemple, c'en est une. Et puis j'ai participé à toutes sortes d'autres spectacles, à l'école et en dehors de l'école; je me suis inscrite à des tas d'activités, pour m'obliger a rencontrer des gens, à parier. Je me suis même forcé à prendre la parole en public. C'est tout ça qui m'a beaucoup aidé."

Julie a acquis une certaine facilite, une plus grande confiance en elle... mais, comme elle le dit elle-même: "C'est un combat de tous les instants, parce que si, lorsque je suis sur scène, je parviens à oublier que je suis timide, dès que j'en redescend... Je reste une fille très réservée."


Secrets et indiscrétions...

Lorsqu'elle était adolescente, avant d'entamer sa carrière professionnelle, Julie confie qu'elle faisait tourner les disques de Céline Dion et chantait en même temps qu'elle! Céline était d'ailleurs l'une de ses plus grandes idoles.

Tous les matins, Julie se lève aux environs de huit heures et ce, qu'elle ait a travailler ou non.

C'est à La Ronde, alors qu'elle avait quatorze ans, qu'elle a décroché son premier emploi dans un kiosque de jeux.

Julie se débrouille très bien dans tout ce qui concerne le bricolage!

Julie écoute très peu la télévision non pas parce qu'elle n'a pas le temps mais... parce que ca ne l'intéresse pas trop; elle préfère de beaucoup jouer à des jeux de société.

Tous ses amis la surnomment "la p'tite".

Ce que Julie déteste le plus, c'est d'être prise dans des embouteillages.

Julie tente toujours de suivre le budget qu'elle s'est établi, mais elle n'y parvient pas toujours parce qu'elle a tendance à beaucoup dépenser!

Tous les matins, Julie avale un petit déjeuner substantiel: un verre de Nestlé Quick, deux rôties et un oeuf à la coque. Après, elle est en forme pour entreprendre sa journée.

Elle a été voir "Batman" et "Dick Tracy" au cinéma, et elle a bien aimé ces deux films.

Julie collectionne tout ce qui concerne Garfield.

Elle aime bien les animaux mais elle est malheureusement allergique à leurs poils, mais ça ne l'a tout de même pas empêché d'en avoir quelques-uns!

Elle adore magasiner et aller fouiner dans les boutiques!

Julie aime bien se voir offrir des fleurs.

Lorsque Julie est de mauvaise humeur, elle s'isole et... boude. Mais elle avoue que c'est plutôt rare!

Julie n'est pas une fille superstitieuse.

Julie se sent oppressée lorsqu'elle est prise dans une foule.

Sa manie est d'adopter (trop) facilement toutes les expressions qui deviennent à la mode!

Ce qu'elle aime le plus manger? Des mets chinois!

Ce qui ne la tente vraiment pas? Les huîtres - elle n'y a goûté qu'une fois, et du bout des lèvres!

Elle aime bien manger, que ce soit au restaurant ou à la maison. Quant elle reçoit des amis, d'ailleurs, elle prépare des menus qui vont du potage au dessert, en passant par l'entrée et le plat principal... et tous les petits à-cotés!

Julie s'est acheté une voiture il y a quelques mois, auparavant elle utilisait celle de sa maman qui lui prêtait volontiers sept jours par semaine!

Julie prend un bain tous les matins et un autre.. tous les soirs!

Julie ne s'adapte pas facilement aux modes vestimentaires. Elle ne porte que ce qui lui plaît, sans vraiment se soucier si c'est à la mode ou non.

Elle a lu tous les livres de Tintin collection qu'elle possède d'ailleurs - mais ça ne l'empêche pas de les relire régulièrement.

Pour se détendre, Julie joue du piano. Et elle se débrouille pas mal, même si elle affirme le contraire!


Une journée dans la vie de Julie

Comment ça se passe une journée "ordinaire" dans la vie de Julie? Vous vous l'êtes sûrement demandé, non? Eh bien, voici, comment ça se passe une journée où Julie doit présenter son spectacle...

LE PETIT DÉJEUNER
Aussitôt après s'être levée, et avoir pris son bain, Julie s'accorde un solide petit déjeuner. Elle feuillette aussi les journaux du matin, et s'attardant particulièrement aux pages de spectacle.

Au début de l'après-midi, Julie se rend à la salle où elle doit présenter son spectacle pour vérifier sI tout l'équipement est bien en place, et pour faire des tests de son. Elle répète quelques chansons. Tout est O.K. Elle quitte la salle et n'y reviendra que quelques heures plus tard.

Après avoir légèrement soupé (elle mange toujours peu avant un spectacle) Julie commence à se préparer pour la soirée. Et ça commence bien sûr par une petite séance de maquillage. Julie fait attention à sa peau, et c'est pourquoi elle ne se maquille que très légèrement.

En route pour la salle de spectacle!

Une heure avant le spectacle, Julie a accepté de participer à une petite réception qui se tient dans les locaux même du théâtre où elle se produit - on la voit Ici avec Loyd Brault, de Spectacle inc., Serge Brouillette, son producteur, et Kevin Lalonde de la firme Proctor & Gamble qui, justement, avait l'honneur de la recevoir. Elle reste quelques minutes avant de s'éclipser pour aller dans sa loge.

Et voilà, le spectacle est commencé! Et, bien entendu, les applaudissements se font aussitôt entendre. La soirée sera un succès!

Le spectacle terminé, tout s'est bien passé! Elle salueToyo, qui participe au spectacle. Mais la journée n'est pas encore terminée!

Après le spectacle, Julie s'installe derrière une table pour une séance de signature. Laisse-moi te dire que ses admirateurs et ses admiratrices sont nombreux. Ça durera un peu plus d'une demie-heure. Alors seulement Julie pourra retourner à l'hôtel et s'accorder une nuit de sommeil bien méritée!



"Je suis une fille ordinaire, je ne joue pas à la vedette..."

Bon nombre de parents rêvent d'avoir une fille comme Julie, des milliers de jeunes filles aimeraient que ça soit leur meilleure copine, les garçons, eux, aimeraient bien l'avoir comme... petite amie.

Mais qu'est-ce que Julie pense de tout ça?

"Ce sont des choses qu'on me dit souvent, c'est vrai. D'ailleurs, Je le sens parce que les gens sont vraiment gentils avec moi. Je ne sais pas de quoi ça dépend exactement, peut-être à cause de mon look, peut-être aussi à cause de ma personnalité, peut-être aussi à cause du mélange des deux, je ne saurais dire exactement -sans doute que mes fans pourraient mieux dire pourquoi ils m'aiment. Ce sont eux qui savent ce qu'ils ressentent vis-à-vis moi, mais... je crois qu'une bonne part de mon succès est dû au fait que je suis une fille ordinaire, une fille simple, que je ne joue pas à la "vedette". Je reste tel que je l'ai toujours été, je parle et agis exactement comme toutes les filles de mon âge. Et ça, je pense que les gens le réalisent. Ils voient que je ne joue pas à faire semblant."

Maintenant, comme l'a déjà dit Julie, on la reconnaît sur la rue, on l'aborde aussi, comme si elle était une amie de longue date. C'est une merveilleuse complicité qui s'est développée entre le public et elle. Et qu'on ne se méprenne pas, ce ne sont pas que des jeunes qui comptent pour les admirateurs de Julie: "Les gens qui viennent me parler ont entre dix et quarante ans; mais je dois quand même vous avouer que ce sont principalement les filles et les femmes qui me parlent. Les gars n'osent pas trop: je ne sais pas... peut-être croient-ils que je les rabrouerais sur le champs! Tellement d'ailleurs - et ca me fait sourire! - que, souvent, il y a des filles qui viennent me demander des autographes pour... leur chum!"

"Non, j'adore quand les gens viennent me parler. Ça me fait réaliser qu'ils apprécient ce que je fais, et ça c'est la plus belle chose qui puisse survenir lorsqu'on a choisi de mener une carrière comme celle que j'ai choisie."

Mais ce n'est pas le seul contact que Julie a développé avec le public parce que, dès son premier succès avec "C'est zéro", le public a commencé à lui écrire, particulièrement les jeunes. Non seulement pour lui dire qu'ils aiment ce qu'elle fait mais aussi pour lui demander conseil. Ce à quoi Julie ne s'était pas préparée!

"C'est vrai qu'on m'écrit beaucoup, et je vais vous confier que je lis chacune des lettres que je reçois et que j'y répond personnellement; du moins, quand ça m'est possible. Parce que, je dois aussi dire que maintenant je reçois beaucoup plus de courrier qu'avant - c'est d'ailleurs pour ça qu'on a créé un fan-club (C.P. 510, Beloeil, Qc. J30 6B6). Mais quand ça touche des sujets particuliers, j'essaie quand même de trouver le temps..."

Parce qu'on ne lui parle pas que de sa carrière dans ces lettres qu'on lui adresse; on lui pose des questions sur toutes sortes de sujets; on lui demande des conseils sur la façon de mener sa vie personnelle ou amoureuse, ou encore sur des problèmes que les gens vivent personnellement. "J'essaie de faire de mon mieux, dit Julie. Mais le public s'imagine souvent, et je ne sais pas pourquoi, que j'ai des réponses à tout. Or, je dois le dire, ce n'est pas le cas: Je n'ai quand même que vingt-et-un ans après tout!"

Et parfois, effectivement, les situations, les questions sont troublantes. "Il m'arrive de me sentir mal à l'aise, pas mal à l'aise d'apprendre, mais mal à l'aise parce que, quelque part, je dois avouer que je suis impuissante. Parce qu'il faut bien réaliser que je n'ai pas tout ce pouvoir que les gens croient que j'ai..."

"J'aimerais tellement pouvoir faire plus..."


"J'essaie de suivre l'exemple de mes parents..."

Julie demeure, malgré cette popularité qui lui échoit aujourd'hui, une jeune fille simple, pas compliquée, sans complexe non plus. Une jeune fille à laquelle ses admiratrices se plaisent à s'identifier. À preuve, toutes ces lettres qu'on lui adresse, ces questions qu'on lui pose, ces conseils qu'on lui demande.

On lui adresse des lettres pour toutes sortes de raisons; on l'interroge sur elle, bien sûr, mais on lui demande aussi des conseils, à propos de situations que les jeunes vivent, à propos de l'amour, à propos du look...

"Ça n'est pas toujours facile de répondre, dit-elle. Mais j'essaie de faire de mon mieux."

Mais si on lui fait part de toutes ces questions personnelles, c'est qu'il faut bien admettre que Julie constitue un modèle pour de nombreux jeunes. Et, en ce sens, elle cherche, du mieux qu'elle le peut, à assumer ce qui est une lourde responsabilité.

"C'est pourquoi d'ailleurs j'ai participé à des campagnes anti-drogues pour les jeunes; c'est quelque chose me tenait à coeur et ce faisant, je souhaite que le message ait rejoint le plus de gens possible."

"J'ai aussi souvent insisté sur l'importance d'une bonne alimentation et l'avantage de pratiquer certains sports, ou certaines activités de loisir en plein-air. Sur la discipline, sur les attitudes à adopter dans la vie."

"Mais tout, dans le fond, se résume à dire qu'il faut foncer dans la vie, faire ce que l'on aime, bien sûr, mais aussi et surtout travailler fort. Et faire toujours au meilleur de nos capacités. C'est comme ça qu'on parvient souvent à atteindre des buts que l'on croyait inaccessibles."

Voici quelques réflexions de Julie à propos de quelques sujets :

À PROPOS DE LA DROGUE
"Je trouve ça dommage tout ce qui se passe présentement, tous ces jeunes qui en consomment - moi, je n'en prend pas. Mais je crois que plus le temps va passer, plus chacun s'apercevra que c'est dangereux et que ça ne sert à rien. On en prend souvent pour ne pas paraître différent des autres, mais ce n'est pas une solutions ça! Mais moi, quand même, c'est quelque chose qui me tient à coeur, c'est pourquoi je me suis impliqué dans une campagne anti-drogues. Et puis, moi je me dis qu'il faut être différent des autres..."
À PROPOS DES VALEURS
"Tout le monde semble un peu mélangé au niveau des valeurs, et je suis heureuse que mes parents m'aient inculqués des valeurs sérieuses, solides. Je crois que ces valeurs traditionnelles sont en train de revenir. J'agis dans ce but. Et je pense qu'il faut faire confiance aux jeunes."
À PROPOS DE L'ÉQUILIBRE
"Quand on pose un geste, il faut en assumer les conséquences. Alors, avant de faire quoi que ce soit, je crois qu'il faut peser le pour et le contre. Réfléchir. Puis, une fois persuadé qu'on a pris la bonne décision, on peut agir. Rien ne sert de précipiter une décision... pour le regretter après."
À PROPOS DES GARÇONS
"Ce que je trouve important chez un garçon? Mais... tout! On a chacun nos qualités et nos défauts. Mais l'important, je crois, c'est de trouver un garçon ouvert et honnête, qui ne craint pas de faire connaître ses idées et ses opinions. À quoi ça servirait de trouver un gars qui plie simplement pour faire plaisir?"
À PROPOS DE LA FAMILLE
"En disant, comme je le faisais auparavant, que je crois aux valeurs traditionnelles, il est immanquable que ça m'incite à croire aux vertus de la famille. D'ailleurs, la chose que je souhaite le plus c'est de me marier et d'avoir des enfants - les enfants sont ce que j'aime le plus au monde. Et puis, si je regarde l'exemple que mes parent nous ont donné, à moi, ma soeur et mon frère, j'en suis très fière."
À PROPOS DE L'APPARENCE
"Il faut toujours prendre soin de son apparence. Ça ne veut pas dire s'inventer un look, ou porter des robes de soirée à tout moment. Ça veut simplement dire être bien dans sa peau. Refléter une image saine. Par exemple, contrairement à ce que certains laissent croire, je n'ai rien d'une séductrice, certes je prends mon rôle de chanteuse au sérieux mais... ça n'a aucun rapport avec ces images. Au contraire d'ailleurs, j'espère bien dégager l'image d'une fille saine. Parce que c'est ce que je considère être. Et c'est ça la chose la plus importante."
À PROPOS DE LA TIMIDITÉ
"J'ai longtemps été une fille très timide. Je le suis d'ailleurs encore un peu, mais beaucoup moins je l'avoue. À ceux et celles qui sont aux prises avec ce problème je dirais que la seule façon de le vaincre est de faire des efforts, s'astreindre à parler en public - même sI on est mort de peur! - participer au plus grand nombre d'activités qui nous obligent à entrer en contact avec les autres. C'est la seule façon, je crois, de vaincre sa timidité."
À PROPOS DE LA DISCIPLINE
"Je crois en l'importance de la discipline, la discipline personnelle. Je l'ai toujours été, et quelqu'un qui l'est, est souvent mis à l'écart par ses compagnes et ses compagnons. Mais ça m'importait peu. J'étais peu influençable. Pourquoi? Parce que j'avais - et j'ai encore - des buts dans la vie. Et ça, c'est la plus belle motivation qu'on peut avoir...."

"Je pense à mon père à tous les jours..."

Comme tout chacun, Julie, malgré son talent, son succès et sa popularité, n'est pas à l'abri des peines et de la douleur; d'ailleurs chacun se souvient encore sans peine de cette difficile épreuve qu'elle a traversé, il y a maintenant quelques mois, alors que son père perdait la vie dans un accident d'avion. Et le pire, c'est que Julie s'était alors en vacance - une première semaine qu'elle s'accordait après tout ces longs mois de travail.

Bien sûr, pendant quelques semaines, Juile s'est retirée et a évité d'aborder le sujet. On la comprend d'ailleurs, quiconque affronte une telle peine a besoin de temps pour accepter l'inéluctable; pour se remettre de la tristesse - et d'autant plus que, pour Julie, son père était son meilleur copain.

Mais, depuis, le temps a passé et Julie a retrouvé cette sérénité qui l'a toujours caractérisée. Si bien qu'aujourd'hui, elle n'hésite plus à aborder le sujet. À raconter comme sa famille et elle ont traversé cette dure épreuve.

"C'est bien sûr que va n'a pas été facile, pour personne. Ni pour ma mère, pas plus que pour mon frère, ma soeur et moi. D'ailleurs, il faut que je souligne une fois encore l'exemple qu'a été ma mère pour nous dans ce moment difficile; parce qu'elle est demeurée réaliste. Elle a su comment réagir, elle a même cherché, jusqu'à un certain point, à oublier sa peine pour nous dire, en quelque sorte, que malgré toute la tristesse et la peine que l'on pouvait ressentir, la vie continuait; que c'est d'ailleurs ce que mon père lui-même nous aurait dit: de continuer à aller de l'avant..."

"Dire que nous ne pensons plus à mon père ce serait mentir; mais il y a toutes ces préoccupations du quotidien qu'il faut affronter. Et c'est encore plus vrai pour ma mère. Déjà, d'ailleurs, avant le décès de mon père, elle travaillait beaucoup à son entreprise, parce que mon père, sa grande passion c'était son avion. C'était ce qu'il avait de plus important. Alors maman s'en occupait et le laissait vivre sa passion. Mais, depuis son décès, c'est un travail qui est encore plus prenant, parce que c'est elle qui doit voir à tout.."

"Mais ça a aussi fait que mon frère Denis, ma soeur Hélène et moi, nous sommes encore plus rapprochés de ma mère, parce qu'on sait qu'il nous faut être près d'elle, garder le noyau familial bien en vie, traverser tout ça tous ensemble."

Certes, les jours, les semaines et les mois ont passé. Mais tout cela est encore bien récent à l'esprit et au coeur de Julie, c'est pourquoi elle avoue sans gêne qu'elle pense beaucoup à son père: "Je peux même dire que je pense à lui tous les jours, dit-elle. Surtout à cause de toutes ces belles choses qui sont survenu depuis qu'il est parti, mes trophées à l'ADISQ, mes spectacles, les ouvertures qui se présentent en France; je suis convaincue qu'il serait heureux, et très fier de moi."

"Vous savez, ajoute Julie, j'ai encore parfois l'impression que papa est là, toujours bien présent; qu'il n'est que parti faire une ballade dans son avion et qu'il va rentrer. Je sais bien qu'il ne reviendra pas. Mais c'est tout de même une agréable impression."

Quelques jours à peine après le décès de son père, Julie remontait sur scène, cherchant à taire sa peine, dissimuler sa douleur. Oui, la vie continuait.

Et, pour elle, reprendre le travail était une façon de reprendre le dessus; chanter, présenter son spectacle. Mais Julie ne vivait plus certaines chansons de la même façon, certains sentiments et certaines émotions étaient différents. Notamment, la chanson "Sans toi" qui revêtait alors une signification toute particulière.


"Je suis maniaque des clips!"

Julie est très belle, tout le monde s'accorde à le dire. Mais, aussi, plus important sans doute, dans cette carrière qu'elle a choisie, elle est très photogénique. Ce qui n'est pas pour lui nuire! "Tourner des clips, je suis maniaque de ça! dit Julie. Dès que j'en ai terminé un, je pense tout de suite au moment où je devrai en tourner un nouveau. Parce que je trouve ça passionnant. D'ailleurs, à dire franchement, les caméras, je pense que c'est ce que j'aime le plus, autant à la télé que pour les Clips."

Sa perception a changé, parce que juste avant de tourner le vidéoclip de "C'est zéro", Julie avait un peu peur d'avoir à performer devant les caméras. "C'est vrai que mon opinion n'est plus celle que j'avais au début. Mais il faut que je dise que la seule véritable expérience que j'avais eu jusqu'à ce moment-là, ça avait été d'enregistrer une commercial pour la télévision pour l'Ordre des dentistes. Et là, je dois vous dire que ça m'avait littéralement découragé. Alors quand on m'a parlé de tourner un clip pour "C'est zéro", c'était à ça que je pensais."

Mais une annonce publicitaire pour la télé, et un clip - qui est en quelque sorte un minifilm - c'est bien différent.

"Ça n'avait rien de commun! J'ai compris que pour le commercial je "vendais", en quelque sorte, l'ordre des dentistes, leur profession, leurs services. Alors que dans les clips, ce sont mes chansons. C'est merveilleux. J'adore ça, qu'est-ce que je pourrais dire de plus?"

Et le cinéma? Avec un si joli minois, et un si grand talent, il ne serait pas étonnant qu'un jour - à moins que ça ne soit déjà fait et qu'on ait gardé ça secret! - qu'un producteur lui propose un rôle dans un téléfilm ou au cinéma. Ça ne nous étonnerait pas. Après tout, Céline Dion l'a bien fait à la télé, Ginette Reno aussi - dans une dramatique de Janette Bertrand -; Mitsou aussi, elle vient de terminer un film et en prépare un second. Et on pourrait encore citer quelques autres exemples. Alors pourquoi pas Julie?

"C'est sûr que c'est une expérience qui me tenterait... mais il y a plein de choses qu'il faudrait que je vois avant d'accepter. Mais c'est entendu que je ne dirais pas non. Ce serait sans doute une belle aventure..."


"J'ai confiance en l'avenir..."

Julie déborde littéralement d'enthousiasme pour tout ce qui lui arrive. Sa tournée de spectacles, bien sûr. Mais aussi pour le succès qu'elle a connu au dernier gala de l'ADISQ, au cours duquel elle a reçu trois Félix, ceux de «Découverte de l'année», «Microsillon de l'année/premier disque», et cet autre, remis à la suite du vote populaire, d'«interprète féminine de l'année».

"Une expérience formidable, et tellement difficile à décrire ! Je n'arrive d'ailleurs pas à trouver les mots pour dire tout ce que je vis. Juste le fait de me retrouver en nomination aux côtés de Marjo, Laurence Jalbert et les autres et cela, après tout juste un an de carrière ça m'a excité, ça m'a fait plaisir..."

"Et puis, dit Julie, tout juste avant de s'éclipser, ces soirées-là, c'est très énervant, parce qu'on ne sait pas ce qui nous attend..."

Après avoir rodé son nouveau spectacle, l'été dernier, d'un festival à l'autre. Julie Masse vient de terminer une tournée entamée à la mi-septembre et au cours de laquelle elle a offert une quinzaine de représentations. "Depuis le temps que je chantais devant les caméras, j'avais hâte de chanter devant un vrai public..." nous disait-elle.

Julie Masse nous réservait plusieurs surprises sur scène.

On l'a vue jouer d'un instrument dans une de ses chansons; elle n'a interprétée qu'une seule chanson en anglais, un blues emprunté au rocker Gary Moore. On l'a entendu interpréter tous ses succès, et quelques autres aussi, notamment des chansons de Jim Corcoran et Mauranne. Et puis, elle nous offrait deux nouvelles chansons qui apparaîtront sur son prochain album, deux chansons intitulées: "D'autres jours, d'autres nuits", et "Longtemps oublié". Cette dernière chanson traite d'un grave problème d'alcool dans une famille.

La chanteuse avoue qu'elle ne compose pas encore de chansons, mais qu'elle ne manque jamais d'ajouter son grain de sel dans les textes et musiques qu'on lui propose.

Autour de la chanteuse, les spectateurs ont remarqué de solides musiciens, dont John McGale, Réjean Lachance et Kevin De Suza, sans oublier la choriste Kim Richardson, des gens qui ont déjà accompagné les Richard Séguin, Marie Denise Pelletier et Roch Voisine. "J'ai la chance d'avoir en tournée les mêmes musiciens qui ont travaillé avec moi sur l'album..." dit Julie.

Mais voilà, cette tournée est maintenant terminée et Julie a... bien d'autres projets:

"On ne me verra plus pour un certain temps, parce que je vais travailler à mon prochain album dont la sortie est prévue pour le printemps prochain"; Julie est donc entrée en studio pour en deuxième album fort attendu, une tâche qui ne devrait être terminée qu'avec la fin de l'année.

Au dernier moment où nous lui avons parié, elle nous disait: "Mon choix est déjà arrêté sur cinq chansons, pour les autres ça devrait se faire d'ici quelques jours" - ce qui devrait naturellement être fait au moment où vous lisez ces lignes. "Mais, déjà, il y en a une que j'adore et qui s'intitule "Longtemps oublié", ça parle de problèmes avec l'alcool. Cette fois-ci, les textes seront encore plus forts, plus développés, je parlerai de relations humaine, de vie sociale...."

"J'avoue que j'ai eu plus de difficulté à trouver les chansons que je voulais enregistrer, sans doute est-ce parce que je suis devenue plus critique avec le temps..."

"Oui, dit Julie, ma carrière est définitivement bien amorcée, mais je ne veux quand même pas perdre la tête. Je veux continuer d'évoluer en travaillant sans cesse et en espérant réaliser mon rêve de toujours continuer à chanter. Sans oublier que mon premier public est au Québec, j'aimerais bien quand même, comme Patricia Kaas, percer en français aux États-Unis. La tâche ne sera pas facile mais je suis déterminée... et j'y crois!"

Et puis, bien sûr, il va aussi la France, où Julie s'est déjà rendue et où elle devrait retourner en décembre ou janvier 92: "Tout est aussi à bâtir la-bas, dit Julie, parce qu'ils ne me connaissent pas; je refais les mêmes choses là-bas que je faisais ici, entrevues, radio, télé, etc. Mais parfois il y a un petit hic, parce qu'il est arrivé, par exemple, que les interviewers ne me comprenaient pas parce que je n'utilisais pas les mêmes termes qu eux; par exemple, lorsque je disais "un hit", ils me parlaient, eux, d'un "tube" !"

"Il n'empêche qu'a mon premier séjour j'ai participé à cinq émissions de télé dont "Tous à la une", qui était un spécial Roch Voisine, et "Sacrée Soirée", ce sont des émissions qui sont vues par 20 millions de téléspectateurs. On n'a pas chômé, et on n'a pas tellement eu le temps de s'amuser, parce qu'en deux semaines, je n'ai eu qu'une seule journée de congé. Je voulais en profiter pour magasiner, mais je n'ai pas pu parce qu'il a plus à boire debout toute la journée."

"Mais je compte bien me reprendre, parce que ce n'est pas fin là-bas..."

Mais avant tout cela, il y aura des vacances dans le temps des Fêtes, auprès de sa famille - des vacances d'ailleurs bien méritées.

Mais nous on a déjà hâte au printemps pour son nouvel album !