Voila près de deux mois déjà que Julie Masse quittait les rangs des célibataires en épousant, le 17 juillet, à la surprise générale, le cinéaste Sylvain Brault son compagnon de vie des trois dernières années. En entrevue exclusive à 7 JOURS, Julie a accepté, pour la toute première fois, de parler de sa nouvelle vie de femme mariée et d'expliquer les termes de l'entente tacite, son pacte secret, qu'elle a pris avec son mari et les raisons qui l'ont motivée à se marier dans le plus grand secret. Rencontre avec une jeune femme qui, depuis ce jour, flotte sur un nuage.
Julie, bien avant que les journalistes réussissent à découvrir la date et le lieu de ton mariage, tu avais décidé de célébrer cet événement dans la plus stricte intimité, pour ne pas dire dans le plus grand secret. Pourquoi?
Pour la simple et bonne raison que je n'ai pas envie de voir ma vie privée étalée en première page de tous les journaux. Depuis le début de ma carrière, j'ai toujours été discrète à ce sujet et je n'avais pas à déroger à cette régie le jour de mon mariage. Depuis trois ans, j'ai accepté de livrer au public et aux journalistes les grandes lignes de mon enfance, de mon adolescence, de l'éducation que j'ai reçue, de ma vie de jeune femme, de ma vie familiale et même des sentiments qui m'ont habitée au décès de mon père, mais ma vie privée - ce que j'appelle mon jardin secret -,je refuse systématiquement qu'on y touche. Ça, les journalistes qui me connaissent bien l'ont toujours su puisque, chaque fois que l'un d'eux a cherché à s'aventurer sur le terrain de ma vie sentimentale, je me suis toujours fait un devoir de dresser les barrières qui s'imposaient pour sauvegarder mon intimité.
Le jour du mariage, cependant, tu as accepté de consacrer quelques instants aux photographes des différentes publications artistiques. Qu'est-ce qui a provoqué chez toi cette soudaine ouverture face aux médias?
C'est que, la veille du mariage, un quotidien montréalais a publié en première page la date, l'heure et le lieu de l'événement. Lorsqu'on a vu ça, Sylvain et moi, on s'est dit: "Watch out! Les journalistes et les photographes vont se donner rendez-vous!" Alors, on a décidé de ne pas les décevoir et de leur consacrer quelques minutes de notre temps pour qu'ils aient au moins une photo officielle de l'événement. À ce propos, je dois dire qu'ils ont tous agi avec beaucoup de respect et de savoir-vivre.
Justement, est-ce que Sylvain a joué un rôle dans ta décision de célébrer l'événement sous le signe de l'intimité?
Bien sûr! Ce n'est pas parce que j'ai choisi la vie publique que mon chum est obligé de vivre, lui aussi, sous les projecteurs. Ça, il faut que les gens le comprennent. C'est à deux que les décisions se prennent dans notre couple, et je dois respecter le désir de Sylvain de rester dans l'anonymat. C'est un choix que je comprends très bien et que je n'ai absolument pas envie de contester.
Pourquoi?
Tout simplement parce que Sylvain a sa propre vie, sa propre identité, son propre travail, dans lequel il excelle, ses propres désirs, ses propres acquis. Ça ne l'intéresse pas de se retrouver en première page des journaux artistiques. Ça ne l'intéresse pas de perdre son identité et d'être uniquement considéré comme le chum de Julie Masse. Pour tout dire, il ne tient pas à se faire appeler Monsieur Masse, et ça, je crois que c'est tout à fait compréhensible.
S'il avait été plus à l'aise avec les médias, aurais-tu reconsidéré ta décision de te marier en secret?
Je ne sais pas! (Après une pause:) Ma décision aurait sûrement été la même puisque j'ai besoin de mon intimité autant que Sylvain a besoin de la sienne. Et puis, je dois préciser que ça ne me tentait pas, cette journée-là, de me faire trimbaler de tous bords, tous côtés par les photographes et de passer de longues minutes à accorder des entrevues. Je suis disponible à l'année longue pour ça. Le jour de mon mariage, je voulais le savourer à ma façon. Une chose est certaine, je n'ai pas pris cette décision dans le but de frustrer qui que ce soit, loin de là. C'est juste qu'une journée comme celle-là, c'est extrêmement précieux. Et je ne voulais pas en manquer un seul instant.
Et, si les journalistes n'avaient pas réussi à découvrir la date et le lieu de ton mariage, aurais-tu gardé cette nouvelle longtemps secrète?
Au départ, ce que nous avions pensé faire, c'était nous marier en secret, puis, au retour de notre voyage de noces, donner une photo officielle du mariage aux journaux intéressés et, par le fait même, confirmer l'heureuse nouvelle.
Maintenant que les gens savent qu'il y a un homme dans ta vie, est-ce que ça t'enlève une épine du pied? J'entends par là que tu n'auras plus à éviter le sujet.
Ce ne sera pas vraiment différent. Bien sûr, je n'aurai plus à nier ou à confirmer la nouvelle voulant qu'il y ait quelqu'un dans ma vie, mais, malgré cela, mon attitude restera la même: ma vie privée, je la protégerai toujours, peut-être encore plus maintenant que je suis mariée. Sylvain, par exemple, a accepté de collaborer le jour du mariage, mais, maintenant, je pense qu'il a de nouveau droit à la vie paisible qu'il menait avant ce jour. C'est pourquoi il ne faut pas s'attendre à le voir davantage présent sur la scène publique que par le passé.
A-t-il trouvé l'expérience difficile?
Disons que ça l'a rendu nerveux. Ce n'est pas dans ses habitudes de se retrouver devant une vingtaine de photographes.
Et comment s'est déroulée la réception qui a suivi le mariage?
On a eu beaucoup de plaisir. Il y avait seulement une trentaine de personnes. L'atmosphère était très intime. Remarque qu'il aurait été difficile que ce soit autrement puisque tout a eu lieu à la maison de mon frère.
Est-ce que ta soeur Hélène a dansé sur ses bas?
(Amusée par la question:) Non! Pourquoi?
Parce que, lorsque la cadette de la famille se marie et que l'aînée est encore célibataire, cette dernière, selon la tradition, doit enlever ses souliers et danser sur ses bas.
Ah bon! Je ne savais pas ça! Avoir su! Il faut dire qu'il y a tellement de traditions. Disons qu'Hélène y a échappé! (rires)
Une rumeur court à l'effet que tu te serais remariée de façon plus officielle la semaine qui a suivi ton union avec Sylvain au palais de justice de Longueuil. Qu'en est-il exactement?
Tout ça s'explique par le fait que, la semaine qui a suivi notre mariage, Sylvain et moi, on a organisé une fête à laquelle on avait convié, cette fois, tous nos amis et connaissances. Comme notre mariage avait été intime et qu'on n'avait invité que les personnes les plus près de notre couple, on avait convenu d'organiser quelques jours plus tard cette fameuse fête et de poursuivre les réjouissances. La fête a eu lieu à notre résidence, et c'est pourquoi certaines personnes du voisinage ont déduit que je m'étais peut être mariée de façon plus officielle une semaine après le mariage auquel les médias avaient assisté. Remarque que ça bourdonnait tellement autour de la maison et qu'il y avait tellement de voitures que ça ne pouvait faire autrement qu'aiguiser la curiosité des voisins.
Et qu'avez-vous fait au cours de cette fête?
Les gens ont amené leur bouffe, et on a fait un gros barbecue et un feu de camp. On avait invité une centaine de personnes.
Tu étais donc au Québec la semaine qui a suivi ton mariage?
Eh oui! Les gens m'arrêtaient dans la rue pour me féliciter de l'heureux événement. C'était l'fun! Ce n'est que huit jours plus tard que Sylvain et moi, on a quitté le Québec pour aller en voyage de noces.
Et comment s'est déroulé ce voyage?
On a fait ce qu'on fait chaque année depuis trois ans, soit un voyage de quelques jours en voilier. On aurait pu prendre l'avion pour aller visiter un pays étranger, mais, comme nos obligations professionnelles nous obligent déjà à le faire souvent, on a décidé de faire changement et de profiter pleinement de notre voilier. D'ailleurs, ça faisait un an que je n'avais pas mis les pieds sur le voilier. Ça me manquait beaucoup parce que, pour tout dire, je suis folle de ça. Mon grand rêve, ce serait de finir mes jours sur un voilier. Ça demande beaucoup de travail, parce que, sur un bateau, il y a toujours quelque chose à faire mais c'est tellement paisible. C'est bien simple, c'est l'activité qui m'est le plus bénéfique lorsque je veux me reposer et refaire le plein d'énergie.
Où êtes-vous allés?
Nous sommes allés deux semaines dans le Maine. Ce que j'adore aussi de la vie sur un voilier, c'est que, chaque fois, il se passe quelque chose de différent. Je me souviens d'un voyage, en particulier, au cours duquel j'ai vu des baleines pour la première fois. Elles faisaient environ 80 pieds et étaient à quelque chose comme 200 pieds de nous. C'était impressionnant puisqu'elles étaient deux fois plus grosses que notre voilier, qui fait 40 pieds de long.
Dans un autre ordre d'idée, une autre rumeur court à l'effet que tu serais enceinte. L'es-tu?
Non, je ne suis pas enceinte. Les gens ont peut-être pensé ça parce que, pour eux, je me suis mariée rapidement et aussi peut-être parce qu'ils savent qu'à partir du mois d'octobre je me retire pour un an, mais, non, je ne suis pas enceinte.
Juré?
Juré craché! (rires) Je jure sur la Bible et sur la tête de mon père que je ne suis pas enceinte. Je ne peux pas être plus franche que ça!
Est-ce du moins un objectif à court terme?
C'est sûr qu'on veut des enfants, mais, pour être franche, je ne crois pas que ce sera avant quelques années. Mon agenda professionnel pour les deux ou trois prochaines années est assez rigoureux, et je ne crois pas que ce serait la bonne période pour fonder une famille. À partir du mois d'octobre, comme je le disais, je prends une année pour préparer un album en français et un album en anglais et, dès mon retour, l'an prochain, on envisage une percée au Canada anglais, ce qui va me demander énormément de disponibilité.
Revenons, si tu le veux bien, au mariage. C'était important pour toi d'unir ta vie à celle de Sylvain par ces liens?
Absolument! J'estime que le mariage, c'est un plus dans la relation d'un couple. Lorsque tu sais hors de tout doute que c'est avec telle personne et pas une autre que tu veux vivre ta vie, le mariage m'apparaît comme une étape logique et même spontanée. Maintenant, est-ce que le mariage a déjà changé quelque chose à notre union? Ça, j'avoue que ça s'explique difficilement avec des mots. Tout ce que je peux dire, c'est que je sens qu'il y a un plus, qu'il y a quelque chose de nouveau. Mais c'est intérieurement que ça se passe. En somme, je dirais que j'ai l'impression de flotter sur un nuage. (Rires)
As-tu beaucoup pensé à ton père, le jour du mariage?
Bien sûr, comme toujours! Je pense tout le temps à mon père. Le jour du mariage, j'avoue que je me suis demandé s'il pouvait me voir d'où il était et s'il était fier de sa Julie. Cela dit, je sais qu'il aurait été heureux de l'événement.
As-tu senti sa présence?
Je mentirais si je disais que oui. Par contre, j'ai tellement pensé à lui que mes pensées ont dû le rejoindre. En fait, entre lui et moi, c'est une espèce de communion.
Avais-tu déjà parlé de tes projets de mariage avec lui?
Non, mais je sais qu'il aurait adoré cette journée. D'ailleurs, s'il avait été parmi nous, il aurait voulu que ce mariage soit le prétexte à une grande fête. Il n'aurait pas opté pour un mariage intime, comme ce fut le cas. Il aurait sûrement invité quelque chose comme 200 ou 300 personnes. Pour lui, il n'y aurait rien eu de trop beau pour le mariage de ses enfants.
Il a eu le temps de connaître Sylvain. Approuvait-il ton choix?
Ah! ça, oui! Il adorait Sylvain. Il trouvait que c'était quelqu'un de responsable, de débrouillard et de fonceur. Ma mère aussi est contente de voir que j'ai épouse une si bonne personne. Il faut dire que Sylvain est quelqu'un de sérieux et qui sait où il s'en va dans la vie. Il n'a pas les deux pieds dans la même bottine, comme on dit.
De combien d'années est-il ton aîné?
Il a douze ans de plus que moi. J'ai 23 ans, et lui, 35.
Comment l'as-tu rencontré?
C'était quelques mois avant le tournage du vidéoclip de la chanson C'est zéro, au début de ma carrière. Sylvain était le réalisateur du clip. J'ai immédiatement su qu'il allait jouer un rôle important dans ma vie. Ça a cliqué tout de suite, comme on dit!
Qu'est-ce qui caractérise votre vie de couple?
On se laisse vivre. Chacun a sa carrière, et l'un n'empêche pas l'autre de se réaliser, de s'accomplir. En somme, je pense qu'on est très flexibles sans pour autant avoir l'impression de faire des concessions ou de se priver de quoi que ce soit.
Quelle est la principale raison qui fait que c'est lui que tu as choisi comme époux?
C'est simple: je l'aime!