Le journal de Julie Masse

Ma rencontre avec Corey Hart
Pourquoi j'ai fait un album en anglais
L'histoire de chacune de mes chansons
Comment l'enregistrement de Circle of One m'a transformée
Ce que cet album représente pour moi
Le choix du premier extrait
La création de la pochette de Circle of One
Le tournage du vidéoclip One More Moment
Les préparatifs du lancement de Circle of One
Le lancement de Circle of One


Ma rencontre avec Corey Hart

J'ai connu Corey Hart à Toronto, pendant la remise des prix Juno en mars 1993. Je me souviens très bien des circonstances de notre première rencontre, puisque j'ai gagné le titre de The Most Promising Female Vocalist cette année-là. Corey et moi avions tous les deux été invités à cette soirée pour offrir le trophée au meilleur groupe populaire de l'année au Canada. C'est au cours des répétitions en après-midi que nous avons eu l'occasion de nous entretenir et de parler un peu.

À un certain moment, Corey Hart s'est approché de mon gérant, Serge Brouillette, et lui a demandé si j'allais travailler en anglais dans un avenir rapproché. Comme Serge et moi n'étions guère certains des projets à venir - à cette époque, il était aussi question que je fasse un disque en français -, Serge lui a répondu qu'on serait éventuellement intéressés à produire un album en anglais, lui demandant par la même occasion, s'il avait envie d'écrire des textes pour moi. Cette question a d'abord pris Corey au dépourvu. À dire vrai, il n'avait jamais eu l'occasion d'être le parolier de quelqu'un d'autre. C'était la première fois qu'une telle offre se présentait à lui puisque, depuis le début de sa carrière, il était l'unique auteur-compositeur-interprète de ses chansons.

Finalement, mon gérant et moi quittons Toronto sans avoir obtenu une réponse définitive de la part de Corey Hart, qui montre, cependant, un intérêt certain pour cette proposition, mais souhaite y réfléchir un peu. Environ un mois plus tard, Serge revient à la charge auprès de Corey en lui précisant que, cette fois-ci, le projet d'un disque en anglais est en voie de se concrétiser. Corey accepte alors avec enthousiasme et se met immédiatement au travail. Sans en savoir plus qu'il n'en faut sur moi - de mes chansons, il connaissait surtout C'est zéro -, il se met à composer One more moment et Love Is All I'm Looking For. Des bijoux!

Je garde un souvenir Corey Hart inoubliable de la journée pendant laquelle il nous a fait écouter ses compositions. J'ai été sincèrement émue lorsqu'il a chanté ces chansons, qu'il avait créées pour moi. Il les a interprétées seul, en s'accompagnant au piano. J'ai tripé! J'étais heureuse de son travail de composition; c'était vraiment de belles chansons! Corey sait comment écrire. Il ne raconte jamais des banalités ou des choses vulgaires, et son style d'écriture n'est pas bourré de clichés. C'est une personne très sensible. Voilà pourquoi j'ai immédiatement été conquise par la qualité de son boulot. Je voulais tout de suite chanter ses compositions. Dès le premier instant, j'ai su que je serais très à l'aise avec ses créations.

Peu après la surprise de cette merveilleuse première écoute, il ne nous restait qu'à choisir la tonalité qui conviendrait le mieux à ma voix, en anglais, pour que Corey puisse aller à Los Angeles et à New York enregistrer l'orchestration de One more moment et de Love Is All I'm Looking For. Cette dernière chanson a été enregistrée live. J'avais vraiment envie et besoin de chansons de ce genre-là. Je voulais des chansons acoustiques où, derrière chaque instrument, on sentait une présence humaine.

Par la suite, nous sommes partis ensemble pour Toronto, Serge, Corey et moi, afin d'enregistrer mes voix sur ces deux chansons. Là-bas, nous avons effectué ce qu'on appelle un rough mix afin de présenter un échantillon de notre travail aux responsables de la distribution de mes albums.

À Toronto, Corey et moi avons profité de notre se jour pour nous connaître davantage. Ces instants ont été essentiels puisqu'ils nous ont permis de placer les assises de trois nouvelles chansons. Un climat de quiétude et d'harmonie s'est installé entre nous. Nous avons parlé de tout et de rien, comme deux étrangers qui apprennent à se connaître. Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais je lui ai raconté les circonstances du décès de mon père en 1991.

Quelques semaines plus tard, Corey m'a téléphoné et m'a dit avoir écrit quelque chose sur mon père. La délicatesse de son geste m'a beaucoup touchée. La chanson s'intitule I Will Be There. C'est, évidemment, ma préférée. Puis, tout bonnement, il me déclare avoir composé deux autres chansons, paroles et musique. C'était plus que tout ce que nous lui avions demandé. J'étais très touchée.

Quand je vois l'évolution du travail que Corey et moi avons réalisé ensemble, je me rends compte qu'il n'est aucunement l'idole à laquelle tant de jeunes de mon âge rêvaient au milieu des années 80. À cette époque, je n'étais pas une fan de qui que ce soit. Je n'ai jamais mis d'affiches dans ma chambre, par exemple. La seule personne à laquelle je m'identifiais, c'était Céline Dion. Elle avait un an de plus que moi et elle chantait. C'était fantastique pour une petite fille de douze ans comme moi. Par contre, je me rappelle avoir écouté l'album The Boy In The Box, de Corey. J'aimais ça et j'avais beaucoup de respect vis-à-vis de son succès.

Je ne le perçois d'aucune manière comme une grande vedette internationale. Quand je suis à ses côtés, je n'ai pas l'impression de me retrouver devant une personnalité. Malgré tout, je suis consciente que sa présence sur mon disque est un atout pour moi. Son nom sur la pochette risque d'inciter certaines personnes à s'intéresser à mon travail, mais je mise surtout sur la qualité de l'album pour me faire connaître. C'est un très bon et très beau produit, dans lequel nous avons investi toutes nos énergies et toutes nos émotions personnelles. Ce qu'il y a de merveilleux avec Corey, c'est qu'il compose et réalise. Il va même jusqu'à diriger les musiciens. C'est un véritable homme-orchestre!

De plus, même si je ne connaissais pas toutes ses compositions, j'ai toujours apprécié Corey Hart. J'aime beaucoup son travail de création. Et j'ai bien agi en lui faisant entièrement confiance parce qu'il s'est donné totalement dans les sept chansons qu'il a écrites, composées, réalisées et produites pour moi. Comme pour son propre disque, il a tout fait, de A à Z.


Pourquoi j'ai fait un album en anglais

Le fait d'avoir enregistre un album en anglais m'a donné l'occasion de passer à une autre étape de ma carrière. J'ai l'impression d'être en train d'accomplir quelque chose de nouveau et d'élargir mon public. J'ai besoin de savoir que je suis capable de réussir dans un autre milieu de m'attaquer à un nouveau marché.

J'ai envie de toucher le plus de gens possible, d'aller partout au Canada. Et la seule façon d'y arriver, c'est de chanter en anglais. Il y a trois ou quatre ans, je n'aurais pu faire ce disque parce que je ne maîtrisais pas parfaitement l'anglais. Je ne pouvais pas me lancer dans une telle aventure sans être capable de m'exprimer, de faire une entrevue et, bien sûr, de chanter en anglais sans faire d'erreurs.

Maintenant, je me sens prête. Tout ce qui m'arrive est extraordinaire. Je m'apprête à recommencer à zéro, à toucher de nouvelles personnes et à me confronter à un nouveau milieu. Ce qui m'attend est nouveau. J'ai hâte; je suis à la fois fébrile et anxieuse.

Au fond, il ne faut jamais perdre de vue que la musique est un langage universel qui ne connaît pas de frontières. Je trouve très beau et tripant d'entendre un chanteur s'exprimer dans une langue qui n'est pas la sienne. Il fait preuve de respect envers les autres en agissant ainsi et en faisant des efforts pour faire passer des émotions chez des gens qu'il ne connaît pas encore, mais qu'il a envie de connaître. Ce geste qu'il pose est très généreux de sa part.

J'en suis rendue à cette étape de ma profession. J'ai le goût de partager mes émotions en anglais et de parcourir le monde sans, toutefois, négliger le Québec. Je ne veux pas que mon public d'ici s'imagine que j'ai l'intention de le délaisser ou de renier mes racines et ceux qui m'ont permis d'en arriver où je suis. Je ne renierai jamais les miens ni ceux qui m'ont aidée à grandir. Je ne veux pas que les gens croient que je laisse tomber ma carrière en français. J'ai simplement le désir de travailler en anglais et en français. D'ailleurs, j'ai plusieurs chansons en français qui sont prêtes à être endisquées et je vais sans doute présenter un album en français l'an prochain.

Quand j'ai décidé de faire un album en anglais, j'étais déterminée à améliorer de 100% mes connaissances de l'anglais écrit et parlé. À mes yeux, il est essentiel que je puisse me sentir aussi à l'aise en anglais que dans ma langue maternelle. Il est important pour moi d'être en mesure de bien me débrouiller en anglais, quelles que soient les circonstances. J'ai toujours priviléglé une attitude naturelle dans mes échanges avec les gens et je ne veux surtout pas changer parce que j'aurai à travailler en anglais.

La langue anglaise ne m'est pas complètement étrangère. J'ai toujours écouté de la musique anglophone et je vais également au cinéma voir la version originale anglaise des films. J'ai tout mis en oeuvre pour éviter de faire des erreurs bêtes en anglais, d'avoir des trous de mémoire et de chercher mes mots. Je voulais être parfaitement bilingue pour ne pas faire d'erreurs par manque de pratique. Mais pour arriver à ça, il fallait que j'acquière rapidement de l'expérience.

Voilà pourquoi je me suis inscrite à des cours intensifs d'anglais dans un institut spécialisé. Pendant deux mois, j'ai suivi des cours privés avec un professeur, et ce, à un rythme de quatre jours par semaine, cinq heures par jour. Ces rencontres m'ont permis de perfectionner ma grammaire, de faire de nombreuses séances de lecture et, surtout, d'échanger sur tous les sujets possibles et imaginables puisque le but premier de ces séances était d'améliorer mon anglais et d'acquérir une certaine confiance en moi.

J'ai suivi ces cours juste avant d'entrer en studio et de travailler sérieusement les nouvelles chansons. Cette période était toute désignée puisque je m'étais retirée de la scène publique. J'ai donc pu étudier et assimiler mes cours en toute tranquillité sans avoir à me soucier de rien. Pendant ces quatre mois, je ne pensais qu'en anglais. Je me suis donnée à fond et, maintenant, je suis très heureuse des efforts que j'ai déployés. Aujourd'hui, je suis aussi spontanée en français qu'en anglais.

Il ne faut jamais se mettre de barrières ni de limites. Je n'ai pas envie de freiner mes élans. Dans la vie, il faut se permettre de rêver pour que nos désirs puissent un jour se concrétiser. Pour être heureux par rapport à ce qu'on entreprend et par rapport à ce qu'on souhaite faire un jour, il faut pousser les portes et provoquer les événements. Il n'y a rien de plus beau que l'aboutissement de nos projets. La concrétisation d'un rêve est un moment extraordinaire, et c'est ce que je suis en train de vivre.

Je suis très fière d'avoir pris la décision de faire un premier album en anglais. J'ai travaillé très fort avec mon équipe pour que ce disque soit le meilleur que nous ayons réalisé, et j'aime mes nouvelles chansons.

Cet album en anglais est destiné autant au marché québecois qu'aux marchés canadien et américain. Mais, personnellement, je suis attirée par l'italie et le Japon. J'aimerais beaucoup aller chanter dans ces pays-là et les visiter.


L'histoire de chacune de mes chansons

Je n'avais aucune idée de ce que nous allions vraiment faire lorsque nous sommes entrés en studio pour la production de mon album Circle of One. Je n'avais pas d'idée précise en tête ni de direction musicale à donner à Corey Hart et Michel Corriveau, les deux réalisateurs. Tout ce que je voulais c'est que mon premier disque en anglais soit acoustique, qu'on puisse avoir le feeling d'un enregistrement live et qu'on y retrouve les préoccupations d'une jeune femme de 24 ans bien de son temps et en pleine possession de ses moyens. Je veux qu'on sache que je suis bien dans ma peau actuellement et que je traverse quelques-uns des plus beaux moments de ma carrière.

J'aime chacune des dix chansons qui composent la trame de Circle of One. Je les affectionne toutes sans exception parce qu'elles me rejoignent directement dans mes sentiments et mes valeurs. Elles ont été spécialement conçues pour moi, et j'en suis consciente et heureuse.

Corey Hart, l'auteur de cinq textes, écrit toujours d'une manière tellement songée et poétique. Il ne lance jamais des paroles en l'air qui ne veulent rien dire parce que ses compositions sont ses "bébés" à lui. Il ne les donne pas à quelqu'un d'autre sans s'être assuré que tout est parfait. Chez lui, tout est dit avec doigté et justesse. Et Michel Corriveau, un vieux complice, a réalisé un travail exemplaire.

Vous parler de mes chansons est un véritable plaisir. J'avais tellement hâte qu'elles sortent au grand jour pour que vous puissiez les entendre. Ça faisait longtemps que j'étais loin des feux de la rampe, et j'ai envie de partager avec vous mes nouvelles émotions.

Circle of One est une chanson qui parle du racisme: "Love sees no colour... love sees no religion". Ce souhait est bien sûr un peu utopique, mais si on ne rêve pas à quelque chose, nos désirs ne se réaliseront sans doute jamais. Ce texte est un message d'amour et de paix. Si on s'aimait un peu plus, il y aurait moins de guerres. C'est une ballade qui véhicule une valeur qui me tient à coeur: Je suis contre toutes les formes de racisme. J'essaie d'aimer tous les gens, avec leurs qualités et leurs défauts. Je pense qu'il faut accepter chaque personne telle qu'elle est en tant qu'être humain, peu importe sa couleur ou sa religion. Il faut apprécier chaque individu pour ce qu'il est vraiment, car c'est son intérieur qui compte. Je suis contente que Corey ait composé ce texte, car il touche quelques-unes de mes valeurs les plus fondamentales. C'est pour cette raison qu'elle a été choisie comme chanson-titre de l'album.

Love Is All I'm Looking For est une des premières chansons que Corey a écrites. Elle fait preuve de beaucoup de caractère. Cette pièce relate l'histoire d'une fille qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. "C'était beau, c'était bien le fun, notre amour; mais la, ça ne marche plus. Alors, tu n'es plus mon amoureux!" Elle est quelqu'un qui s'affirme. Elle lève le voile sur une autre facette de ma personnalité. J'avais envie d'une chanson forte. Ma voix est rauque et même un peu crue, et cette tangente me plaît bien. You Don't Have to Worry est une déclaration d'amour d'une fille qui rappelle à son copain qu'il n'a pas à se compliquer la vie pour l'aimer; il n'a qu'à être lui-même, et tout ira pour le mieux. Je suis très satisfaite de la manière dont Corey a réussi à faire passer ses idées. Son phrasé, qui est très juste, nous permet de comprendre les intentions de la fille.

La première chanson composée, enregistrée est le premier extrait de mon disque, s'intitule One more moment. Une fantastique chanson d'amour. Elle est la pièce maîtresse de l'album et l'élément déclencheur de notre travail.

I Will Be There m'a séduite à la toute première écoute, lorsque Corey l'a interprétée seul au piano. J'ai pleuré à cette occasion et j'ai pleuré aussi lorsque je l'ai chantée en studio. C'est la chanson qui me touche le plus parce qu'elle traite du décès de mon père.

You Left Your Kiss est une chanson sur l'histoire de quelqu'un qui vient d'être abandonné par la personne qu'il aimait. Il a encore en lui le souvenir de leurs baisers. Elle évoque les premiers baisers dans une relation; ces premiers baisers dont tout le monde reste marqué. Malgré le sujet abordé, elle ne donne pas envie de pleurer. Au contraire, elle dit que la vie continue.

J'aime aussi beaucoup la chanson Devious Nature parce qu'elle est très, très live. Au cours de l'enregistrement, on a décidé de garder des moments pris sur le vif où on entend la voix de Corey, qui dit: "O.K., that's cool!" Ce n'est pas une chanson féministe à proprement parler, mais elle s'en prend aux stéréotypes qui obligent les hommes et les femmes à emprunter certains comportements. On permet aux hommes des élans machistes, et les femmes doivent être belles pour leur plaire. Je ne vise personne avec cette chanson, car je sais que ce n'est pas tout le monde qui agit de cette façon, mais il est important pour moi de parler de ce sujet.

Ice Cream est un clin d'oeil sensuel. Cette chanson va un peu à l'encontre de l'image de la jeune fille sage que les gens ont de moi. J'avais envie de faire une pièce sexy, quelque peu osée, même. J'ai 24 ans et je me sens à l'aise avec ce genre de thème maintenant. Il est évident qu'il y a quelques années je n'aurais pas accepté de chanter de telles paroles. Or, il était temps que je me décide, et c'est le bon moment pour le faire. D'ailleurs, à la toute fin, on m'entend rire. C'est la preuve que je ne me prends pas au sérieux et que je me laisse aller bien davantage.

Wherever the Music Goes a été écrite par Eddie Schwartz, un compositeur qui a déjà travaillé avec la rockeuse américaine Put Benatar. Son texte se prend bien. La chanson a pour seul but de distraire. Elle est rythmée, optimiste et enthousiaste. Elle parle de ma passion pour la musique.

Letting Go est un vieux succès des années 80. Cette chanson me rappelle de bons souvenirs du temps où nous étions en studio, entre autres, parce que c'est Réjean Lachance qui joue les guitares. Il est mon chef d'orchestre depuis de nombreuses années, et une belle complicité s'est établie entre nous deux. C'est lui qui a composé Prends bien garde et Billy. À nouveau, je suis très fière de la direction musicale de Corey, car il a su préserver l'ambiance du moment ce côté frais et live qui rend justice à nos effets en studio d'enregistrement.


Comment l'enregistrement de Circle of One m'a transformée

L'enregistrement de mon disque Circle of One a débuté en février et s'est achevé au mois d'août. Pour ce faire, nous avons travaillé dans quelques-uns des plus importants studios en Amérique du Nord, avec certains des meilleurs musiciens du monde. Nous avons réservé des séances d'enregistrement à The Power Station, New York, aux Andora Studios, à Los Angeles, au MetalWorks Studio, à Toronto, ainsi qu'au Studio de Morin Heights, dans les Laurentides. Tous ces studios ont une réputation enviable, puisque les meilleurs musiciens y travaillent et que les plus grands groupes ou chanteurs y sont passés.

Le seul fait d'avoir réservé ces studios était un gage du sérieux de notre entreprise et de l'argent que mon équipe a décidé d'investir dans la production du disque. Avec ces studios et l'équipe qu'on a réunie, il était impossible que je me sente seule dans cette aventure. J'étais extrêmement bien entourée. Et, depuis le début, j'avais une confiance inébranlable en la qualité du produit final que nous aurions entre les mains.

La première parte du travail a été effectuée par Corey Hart. Il est allé seul aux État-Unis afin de faire la pré-production. Corey a travaillé avec le guitariste Tim Pierce et le bateur Kenny Aronoff. Par la suite, ces derniers nous ont rejoints à Morin Heights. À New York et à Los Angeles, Corey en a profité pour réaliser l'enregistrement des partitions musicales de ses deux premières compositions, One More Moment et Love Is All l'm Looking For.

Mes plus beaux souvenirs de la période d'enregistrement de Circle of One sont liés aux deux mois que j'ai passés à côtoyer les musiciens et toute l'équipe de production au Studio de Morin Heights. Ce petit village des Laurentides est superbe. Il est tout à fait charmant pendant les mois de juin et de juillet. Quant au studio, il offre toutes les commodités, et, en plus, on y ressent des vibrations de quiétude et de tranquillité que je n'ai jamais retrouvées dans un autre lieu d'enregistrement. L'ambiance y est vraiment tripante! Le feeling de Morin Heights est incomparable parce que le studio se trouve au milieu du bois. On se sent là-bas comme dans un gros chalet. De plus, chacun des membres de l'équipe de production avait sa propre chambre à coucher dans une maison située à deux minutes de marche du studio. On déjeunait, dînait et soupait ensemble; on a mangé comme des rois! Tous les soirs, on nous servait des soupers gastronomiques épouvantables. C'était super.

Le studio est construit au bord d'un lac. On peut même faire du pédalo et du canot si on a envie de se détendre un peu. Ces commodités nous ont permis de nous connaître davantage que si nous avions travaillé dans un studio au centre-ville d'une grande métropole. Dans un endroit comme ça, chacun va de son côté une fois le travail de la journée terminé. Et il n'y a rien de plus ennuyant que de se retrouver seul le soir dans une chambre d'hôtel.

C'est Corey Hart qui a choisi les musiciens de Circle of One. À titre de directeur musical, il a invité des gens qu'il connaissait pour les séances d'enregistrement à Morin Heights. Sans la présence de Corey, je n'aurais peut-être pas eu la chance de travailler avec de tels musiciens. Les batteurs Manu Katché (Peter Gabriel, Francis Cabrel) et Kenny Aronoff (John Mellencamp, Bon Jovi), le bassiste Darryl Jones (Rolling Stones, Sting), le guitariste Tim Pierce (Bruce Springsteen, Meat Loaf) et le pianiste Greg Phillinganes (Barbra Streisand, Eric Clapton) ont été extraordinaires.

Avant de me rencontrer, ils avaient déjà travaillé avec des chanteurs bien plus connus que moi. Ils avaient tous beaucoup de bagage. Et s'ils ont accepté de s'impliquer dans mon projet, c'est parce qu'ils tripent sur ce qu'ils font. D'excellents musiciens comme eux, on en trouve partout dans le monde, mais si bons que ça et avec une telle passion pour leur travail, il en existe très peu. Absolument personne n'a fait le moindre trip d'ego. Ils se sont amusés comme c'est pas possible. Par ailleurs, le fait d'avoir joué live a donné une tout autre dimension aux séances d'enregistrement parce qu'on avait la sensation de préparer un spectacle. On se faisait de nombreux clins d'oeil et on s'encourageait continuellement.

Nos journées d'enregistrement débutaient à 9 heures et se terminaient vers minuit. Chacun était très impliqué. Je sentais que tout le monde avait le goût de faire le travail. Je ne crois pas que les gens de l'extérieur du Québec soient venus par obligation. Ils avaient vraiment envie d'être partie prenante de mon projet. On faisait dés écoutes ensemble, et chacun donnait son opinion: "Eh, c'était bon! Écoute ça" C'était super!

De plus, on a organisé de nombreux tournois de ping-pong entre nous. On cherchait à savoir qui était le meilleur. C'est Corey qui a remporté le titre. Il battait tout le monde, mais il faut dire qu'Umberto Gatica (Barbra Streisand, Michael Jackson) était très bon. Umberto a mixé quatre des chansons de l'album.

Pendant deux mois, j'ai eu l'impression de m'être trouvé une deuxième famille. Tout était parfait à Morin Heights! À la fin de l'enregistrement, nous étions devenus de véritables copains. Je dois avouer que j'ai senti un grand vide quand les musiciens ont quitté Montréal pour leurs pays respectifs. J'étais triste parce que j'ai passé beaucoup de temps avec des gens que j'ai appris à découvrir et avec qui j'ai noué des liens amicaux. L'enregistrement a été complété à Toronto. Il restait trois chansons à finir, c'est-à-dire qu'on devait encore ajouter mes voix et faire le mixage de celles-ci. Tout s'est très bien déroulé au MetalWorks, mais l'ambiance était très différente de celle de Morin Heights. C'est normal puisqu'on était rendus à la dernière étape de l'enregistrement et que l'équipe qui nous a suivis à Toronto était réduite.


Ce que cet album représente pour moi

S'il y a une chose de Circle of One dont je suis fière, c'est ma participation personnelle. C'est la première fois que je participe autant à un projet, et je peux vous garantir que ce ne sera pas la dernière. J'ai été présente à toutes les étapes du processus de création, de la première note à la dernière.

Au cours des séances d'enregistrement de mes deux précédents albums, je n'avais pas l'impression d'avoir ma place parmi tous les techniciens et musiciens parce que mon expérience était très limitée. Je me disais que ça ne me donnait rien d'être présente, car je ne savais pas jouer d'un instrument et que je ne connaissais rien à une console d'enregistrement. Dans ce temps-là, je trouvais qu'il était préférable que je me retire et que je laisse les gens travailler selon leurs qualifications et leurs talents respectifs. Dés lors, je me concentrais sur mes voix: je faisais ce que je savais et ce que j'avais à faire.

Dorénavant, je ne pense plus comme ça. J'ai beaucoup changé sur ce plan. Au contraire, je pense que, maintenant, j'ai en moi de nombreuses qualités et une foule de connaissances techniques que j'ai acquises au fil des ans. Au cours des cinq dernières années, j'ai appris plein de choses qui me permettent aujourd'hui de donner, comme les autres, mon opinion. D'ailleurs, ce n'est pas que j'ai envie d'imposer mes pensées aux gens de mon équipe, mais, au contraire, j'ai seulement besoin de me sentir concernée par les décisions qu'on prend à l'égard de mes chansons, de mes albums. Ce que je veux, c'est voir aux différentes étapes de production et de réalisation. Le simple fait d'être présente du début à la fin de l'enregistrement de mon dernier disque m'a beaucoup appris. Ça m'a même donné le goût de composer mes propres chansons et d'écrire mes propres textes un jour. J'ai découvert un côté créatif en moi jusque-là insoupçonné. Il était présent, et je ne le savais même pas. Maintenant, je désire l'exploiter au maximum. Je suis très heureuse du résultat final de Circle of One. Tout le processus créatif de cet album a été une expérience fantastique pour moi. Je n'ai pas peur et surtout pas honte de le présenter à tout le monde. Au contraire, j'ai super-hâte qu'il commence à tourner à la radio. À ce sujet, j'ai plein d'amis et de connaissances qui me téléphonent pour me dire: "J'ai entendu ta nouvelle chanson. C'est bon! C'est le fun!" C'est très encourageant comme réaction.

Je suis une fille qui a toujours été très positive. Je n'ai aucune crainte d'affronter ce qui s'en vient. Ce qui se dresse devant moi sera du gros travail. J'en suis convaincue. Faire la promotion d'un disque à travers le Canada demande beaucoup de travail. C'est immense, le Canada! J'ai fait le tour du Québec plusieurs fois déjà: notre province est très grande mais imaginez le pays tout entier! On trouve incroyable le chemin qu'on doit parcourir pour se rendre jusqu'en Gaspésie, alors, aller à Vancouver...

Or, je suis prête à faire tous les sacrifices nécessaires parce que j'ai envie de faire découvrir Circle of One. Le travail de promotion ne m'effraie pas du tout. Ce n'est pas l'ouvrage qui va m'arrêter. J'ai fait de la promotion plusieurs fois au Québec et je me sens en pleine forme pour recommencer l'opération à travers tout le Canada.

J'ai très hâte de dire aux gens quels sont mes états d'âme actuellement, ce que j'ai fait au cours des derniers mois, leur parler de mes projets, leur raconter comment je vais, comment je me sens. J'aime le contact avec le public. J'apprécie la relation que j'ai pu créer avec mes fans depuis mes débuts et j'ai envie de renouer des liens avec des personnes qui me suivent depuis le début de ma carrière avec beaucoup de respect.

C'est pourquoi je suis très heureuse de la possibilité que j'ai de faire part à tout le monde de mes émotions par l'entremise de mon journal. Je crois que c'est la meilleure façon de faire découvrir aux gens mes sentiments et les différentes étapes de production et de promotion de Circle of One. Ces petits détails intéressent toujours le public. Les amateurs de musique ont continuellement le goût de voir de l'autre côté de la clôture afin de savoir comment ça se passe.

Avec ce nouveau projet de disque en anglais, j'ai envie que les gens me prennent au sérieux plus que jamais. J'ai tellement investi d'énergie dans ce disque que j'ai besoin qu'on l'apprécie et qu'on prenne en considération tous les efforts, toutes les énergies et toute la passion dont mes dix nouvelles chansons sont empreintes. Cet album possède de nombreuses qualités. Ce produit a été fait avec les meilleurs musiciens, réalisateurs, arrangeurs et mixeurs qu'on puisse trouver. On voulait vraiment réaliser quelque chose à notre goût. Donc, c'est pour ça que je n'ai aucune crainte face aux réactions des gens.

Circle of One ressemble à la Julie Masse d'aujourd'hui. Il est le résultat parfait de ce que je suis présentement. Cet album ne manque d'ailleurs aucune brisure ni avec mon passé personnel ni avec mes autres disques. Je n'avais pas le besoin de provoquer un changement quelconque avec cette première réalisation en anglais. Je n'ai pas senti cette urgence qu'ont certaines personnes de tout changer chez elles lorsqu'elles rentrent à la maison. Je n'ai surtout pas envie de modifier quelque chose de ma personne pour le plaisir de le faire.

Je pense que le plus important est de suivre ce que notre intérieur nous dit de faire. Il faut s'écouter. Il faut se sentir bien comme on est sans chercher à se transformer, à modifier des choses personnelles parce que c'est la mode ou parce que les autres nous le disent.

Circle of One est le portrait des émotions que je vis ces derniers temps. Je me sens très bien présentement. Il y a beaucoup de gens qui ne me connaissent pas ou qui n'aimaient pas ce que je faisais en français qui vont découvrir une autre Julie Masse. Ce disque est différent de ce que j'avais fait auparavant. Il marque une évolution normale. Il est acoustique sans être rock, il a une touche pop-rock qui est nouvelle chez moi. De plus, le son de ma voix est tout autre. Cet album a un côté qui craque, qui est plus cru, que je n'avais pas touché jusque-là. J'ai décidé d'aller chercher ces petits détails et de les pousser au maximum. J'ai l'impression que, cette fois-ci, j'ai poussé un peu plus loin l'exploration de mes capacités et goûts musicaux.

Circle of One est le reflet d'une femme qui se sent bien dans sa peau et qui aime la musique qu'elle fait. Je vis le moment présent et je ne pense pas à l'avenir. J'ai un feeling positif en moi qui me rappelle le trac que j'ai avant le début de mes spectacles, trac des premières qui est tellement bon.


Le choix du premier extrait

Ces jours-ci je vis un étrange sentiment d'anxiété. On dirait que tout bouge en moi. J'ai de grandes palpitations. Je vis présentement ce que j'appelle un "trac de première". Je me sens comme si j'allais enfin monter sur scène pour donner un spectacle, après une éclipse de presque deux ans. C'est comme si j'allais être confrontée à quelque chose de complètement nouveau, à quelque chose que je n'avais jamais vécu dans ma carrière.

Il y a une excitation indescriptible qui entoure la sortie du premier extrait d'un nouvel album. On ne s'habitue jamais tout à fait à ce feeling, à cette nervosité positive. J'ai tellement hâte que les gens entendent One More Moment, le premier extrait de l'album Circle of One, que je ne sais trop comment expliquer la joie qu'il m'est donné de vivre présentement.

Le choix de One More Moment est le résultat d'un long processus de sélection au cours duquel de nombreuses personnes ont été appelées à donner leur opinion. Parmi ces gens, on retrouve mon gérant et producteur, Serge Brouillette, des Disques Victoire, Mario Lefebvre, le directeur national du marketing de Distribution Sélect, Jamil Azzaoui, des Promotions Jamil, de même que des représentants des bureaux de Toronto de Distribution Sélect.

J'ai volontairement décidé de ne pas participer à ces réunions parce que je ne me sentais pas prête, sur le plan émotionnel, à choisir une piéce au détriment d'une autre; je les affectionne toutes sans exception. Il m'est très difficile de devoir trancher entre des titres, car c'est une décision qui a une influence directe sur le succès d'un disque. Lorsqu'on se retrouve investi d'une telle mission, on n'a pas droit à l'erreur. C'est pourquoi, il m'était et il m'est encore très difficile de parler du choix du premier extrait de Circle of One, One More Moment.

Serge Brouillette, Maria Lefebvre et Jamil sont des gens d'expérience. Ils étaient en mesure de peser le pour et le contre en toute objectivité, et ce, pour chaque pièce. Ils avaient le recul nécessaire pour pouvoir parler en toute franchise de chansons que je considère comme de petites parcelles de moi-même.

Circle of One est mon troisième album et, malgré toute l'expénence que j'ai accumulée, je ne vois toujours pas comment je pourrais un jour me retrouver au milieu de gens qui doivent dire tout haut ce qu'ils pensent de l'ouvrage que j'ai accompli en studio. Je dois avouer que chaque commentaire émis sur une de mes chansons me touche directement, comme s'il m'était destiné. Imaginez, un seul instant, une pièce remplie de gens dont le seul but est de faire le tri du travail que vous avez accompli pendant plus de six mois? Accepter qu'on vous juge sans aucun détour et qu'on vous dise les qualités et les défauts, les forces et les faiblesses de votre travail demande une grande dose d'humilité et du courage à revendre. Chose qui, sincèrement, me fait défaut à l'heure actuelle. Alors, je préfère m'absenter et m'en remettre à leurs décisions. De toute façon j'aime chacune de mes chansons et je suis capable de toutes les assumer avec la même vigueur et la même passion.

"Le choix du premier extrait de l'album en anglais de Julie Masse a été minutieusement préparé. Plusieurs rencontres ont eu lieu à cet effet tant à Montréal qu'à Toronto au cours des mois d'août et septembre derniers. On voulait être surs de notre coup, car Circle of One est un de ces albums qui regorgent de bonnes chansons susceptibles d'avoir un succès certain. Parmi les dix pièces, One More Moment est celle qui créa le plus fort consensus entre les différents intervenants. Elle s'est d'ailleurs immédiatement démarquée du lot, car, sur le plan radiophonique, elle est le plus apte à rejoindre tous les publics. One More Moment est un titre passe-partout, efficace et très doux qui a récolté immédiatement l'appui des directeurs musicaux partout au pays. Cette chanson est en quelque sorte le plus susceptible de faire le pont entre les différents styles musicaux et de permettre à Julie Masse de se faire connaître rapidement de tous les Canadiens. Ce dernier point est très important parce qu'au Canada les radios sont fortement divisées entre les formats rock, top 40 (les succès de l'heure) et adulte contemporain (ballades)" raconte Mario Lefebvre, de Distribution Sélect.

"Julie représente pour moi l'artiste idéale qui, du moins au Ouébec, n'a plus besoin de présentation. Tout ce qu'elle fait est grandement apprécié du grand public. Sa cote d'amour est exceptionnelle, et elle réussi, sans s'efforcer le moindrement, à l'entretenir avec la même gentillesse et la même amabilité. Par contre, aux yeux du reste du Carada, elle est une nouvelle artiste qui doit se faire connaître. Pour toutes ces raisons, il fallait, à mon avis, offrir à ses admirateurs et aux gens qui vont l'entendre pour la première fois une chanson qui soit représentative de ce que Julie Masse est vraiment. One More Moment est la pièce toute désignée: elle possède tous les ingrédients pour faire avancer la carrière d'un artiste. Elle va consolider les assises de Julie auprès de ses fans et la faire connaître à un tout nouveau public", déclare son attaché de presse, Jamil Azzaoui.

"On se fie à notre feeling pour choisir un premier extrait. On n'a pas le choix. On essaie de viser vraiment juste, de faire le bon choix. Le premier extrait est très important parce qu'il donne la couleur de l'album. One More Moment est une chanson exceptionnelle, qui dévoile une nouvelle facette de Julie Masse", commente son gérant, Serge Brouillette.


La création de la pochette de Circle of One

On dit souvent qu'une photo vaut mille mots. Je ne peux qu'être d'accord avec ce vieux dicton, surtout au cours du processus de création de la pochette de mon premier disque en anglais, Circle of One. Cette pochette est d'une importance capitale, car c'est par son entremise que je vais me présenter à une foule de nouvelles personnes. Je veux que les gens du reste du Canada sachent tout de suite quel genre de fille je suis.

Le contact visuel est fondamental pour un artiste qui cherche à s'imposer dans un nouvel environnement. D'ailleurs, c'est généralement la première impression qui permet à l'artiste d'être apprécié pour ce qu'il est vraiment et non pour ce qu'il représente ou l'image qu'il véhicule, par exemple. Je ne suis pas de ces chanteuses qui sentent le besoin de changer de look pour chaque nouvel album. Pour certains artistes, changer de coiffure et de style est quelque chose de prioritaire dans leur évolution artistique et professionnelle. Mais moi, je ne suis pas comme ça.

Je n'ai jamais voulu que mon image colle à une mode précise ni à un courant. À mon avis, il est essentiel que, quoi qu'il arrive, je puisse continuer à être fidèle à mes valeurs. La sincérité, la simplicité et l'authenticité sont autant des idéaux que je désire atteindre que des valeurs auxquelles j'adhère. Je n'ai pas l'intention de déroger en cours de route à ce que je crois le plus au monde. Je suis quelqu'un de fidèle, de franc et de véridique, et je souhaite que l'aspect visuel de ma carrière puisse être le reflet exact de ce que j'estime être.

Telle que je suis

J'ai toujours désiré me présenter devant le public telle que je suis. Depuis mes débuts, j'affectionne un look naturel. Je n'ai jamais cherché à être ce que je ne suis pas. Il est primordial d'être ce que je suis, car j'estime qu'une personne connue doit, pendant ses apparitions en public, refléter ce qu'elle est dans la vraie vie.

Depuis mes débuts dans la chanson, j'ai voulu côtoyer des personnes avec qui je me sens bien. Je cherche la présence des gens qui savent me comprendre et avec qui je sais que je suis en sûreté et en confiance. C'est pourquoi la plupart de mes pochettes d'albums ont été réalisées par la même équipe, des gens comme Luc Robitaille, photographe, Bruno Desjardins, coiffeur, Florence Morissette, maquilleuse, et Flavie Thibaudeau, styliste, qui sont des membres à part entière de mon équipe. Ils respectent mes besoins et comprennent mes idées.

"En aucun moment je n'ai eu l'intention de transformer l'image de Julie Masse pour son premier album anglais. Je voulais absolument la présenter telle qu'elle est. C'est pourquoi j'ai surtout travaillé la texture de ses cheveux; mon but était de donner l'impression que ses cheveux sont comme ça naturellement. Par ailleurs, j'ai cherché à les faire briller le plus possible afin qu'ils reflètent la lumière ambiante. Il fallait également que je donne du volume et de l'équilibre à sa coiffure", commente Bruno Desjardins, de l'institut Lise Watier.

"Julie Masse ne voulait pas que la pochette de son nouvel album soit le reflet d'une mode précise elle recherchait un look intemporel qui ne lui donne pas une image trop contraignante. Elle souhaitait rester simple, sans artifices ni bijoux, pour que ce soit vraiment elle qui prime sur la photo. Tout le contraire d'un magasine de mode, où ce sont les vêtements qui prennent le dessus. Pour la pochette de Circle of One, il fallait que ce soit elle qui soit en évidence afin que tout le monde puisse la reconnaître aisément. Mon travail en tant que styliste consiste à répondre à ses besoins pour qu'elle se sente bien dans sa peau", déclare Flavie Thibaudeau styliste attitrée de Julie Masse.

"Avant d'entamer mon travail, j'ai beaucoup parlé a Julie pour savoir ce qu'elle avait envie de porter au cours de la séance de photos pour la pochette de Circle of One. Une pochette doit être le reflet des chansons qui sont sur l'album et le portrait de l'artiste au moment présent. En tant que styliste, il faut que je trouve des vêtements qui collent à la peau de la personne qui va les porter; il faut que cette personne "sente" les vêtements. Actuellement, Julie est une jeune femme en pleine évolution qui va vers une maturité certaine. Depuis ses débuts, Julie dégage une image classique et distinguée, et elle veut poursuivre dans cette lignée tout en se permettant quelques libertés propres à une femme de 24 ans", poursuit Flavie Thibaudeau.

Pour la pochette de mon premier disque en anglais, j'ai décidé qu'il était temps qu'on me voie vraiment. Sur les photos de mes deux précédents albums, on me voit de profil. Cette fois, je voulais vraiment être face à la caméra.

"La pochette de Circle of One a êté concue avec le souci de la rendre universelle. Elle doit plaire à trois marchés bien précis et bien distincts en même temps: le Ouébec, le Canada et, éventuellement, les États-Unis. Du point de vue graphique, il est important que le titre de l'album soit présenté de manière à ce qu'il accroche l'oeil. En fait, le titre doit être perçu comme un slogan avec un logo bien à lui, et tout ce qui s'ensuit sur le plan du marketing. Or, le graphisme ne doit en aucun moment atténuer la portée de la photo parce que c'est elle qui met en vedette Julie Masse. ll ne faut pas que le graphisme soit trop lourd. Le graphisme doit être au service de Julie", estime le graphiste Pierre St-Onge, de chez Saintonge Vision Design.

Au naturel

"Le maquillage que j'ai utilisé pour Julie Masse est beaucoup plus naturel que celui utilisé aux séances de photos précédentes. Pour que je puisse faire ressortir ce qu'elle a de plus beau en elle, je dois savoir ce dont elle a envie. Pour la pochette de Circle of One, j'ai mis l'accent sur la couleur de ses yeux et sur sa bouche. Julie a une bouche très belle au naturel et très sensuelle à la fois. J'ai aussi effectué un travail d'ombrage et de lumière. Je voulais faire ressortir le plus possible la lumière sur son visage", explique la maquilleuse Florence Morissette.

J'estime être sortie grandie du processus de création de la pochette de cet album. Plus que jamais, c'est moi au grand jour que les gens voient. Au naturel, en blouse et en jeans. Rien d'autre. Seulement moi telle que je suis.


Le tournage du vidéoclip One More Moment

Avant de commencer le tournage du vidéoclip de One More Moment, j'avais envie de me faire plaisir. Je voulais avoir un clip artistique afin que le téléspectateur puisse être le témoin privilégié d'un véritable travail de création chaque fois qu'il le visionne. Pour moi, il est essentiel d'offrir un produit qui ait de la classe.

Après avoir discuté avec mon gérant, Serge Brouillette, nous avons décidé d'un commun accord de faire appel à la maison de production Cinoque Films. C'est d'ailleurs grâce à François Pouliot, producteur et président de Cinoque Films, que nous sommes entrés en contact avec le réalisateur Jeth Weinrich, un Canadien de 34 ans des plus talentueux.

Un régal pour les yeux

Je voulais absolument que Jeth participe à One More Moment, car je suis une fan de ses vidéoclips. J'aime particulièrement celui de la chanson Could I Be Your Girl, de la Canadienne Jann Arden. L'ambiance, la douceur, la tranquillité et les textures qui s'en dégagent sont tout simplement super!

Je me souviens qu'au cours de la parution de mon premier disque, le vidéo était encore un objet de curiosité. L'impact du clip était très fort au milieu des années 80. Chaque artiste se devait d'en produire un chaque fois qu'il avait une nouvelle chanson dans les palmarès. C'était comme si l'un n'allait pas sans l'autre. C'est pourquoi, à cette période, nous avons produit quatre vidéoclips, soit C'est zéro, Billy, Sans t'oublier et Prends bien garde. Puis, au moment de la promotion de mon deuxième album, j'ai eu l'impression que la ferveur populaire autour du vidéoclip s'était légèrement estompée. Il y a eu comme un équilibre qui s'est établi entre la radio et les vidéos. L'effet de nouveauté du clip fait dorénavant partie des habitudes des gens. Ainsi, nous avons choisi de faire moins de vidéos qu'auparavant, mais de consacrer un plus gros budget à ceux que nous réaliserons. Les clips des Idées noires et d'À contre-jour sont des exemples de ce changement de direction artistique. Et One More Moment s'inscrit parfaitement dans cette lignée.

"Le budget de One More Moment est au-dessus de la moyenne canadienne et bien au-delà des sommes investies dans un clip produit en fonction du marché québécois", raconte François Pouliot. "Le tournage s'est fait entièrement à Calgary, et le montage, à Los Angeles. Jeth Weinrich a fait appel à son équipe, qui est composée de gens de l'Ouest canadien. C'était la première fois qu'il travaillait en coproduction et aussi la première fois qu'il travaillait avec des gens du Québec. Il est très heureux d'avoir pris part à ce projet, car c'était une nouvelle expérience pour lui sur le plan humain." François Pouliot, récipiendaire de nombreux Félix, a été le producteur de quelques-uns des meilleurs vidéoclips produits ici, dont ceux de Jean Leloup, Mitsou, Luc De Larochellière, Céline Dion et Daniel Bélanger.

Avec One More Moment, je crois avoir franchi une autre étape dans ma carrière. Le résultat est davantage léché; on y perçoit un grand souci esthétique.

"Jeth Weinrich a tourné avec une lentille spéciale munie d'un soufflet pour donner davantage de profondeur à l'image. Cet effet visuel fait en sorte que le champ du focus est embrouillé, et l'image est finalement un peu floue elle aussi. Cet effet est très simple, mais il donne à l'image un certain cachet artistique qui permet ainsi au clip de se démarquer des autres", explique François Pouliot.

En pleine tempête de neige!

Je suis partie pour Calgary en compagnie de mon gérant, mon coiffeur (Bruno Desjardins, de l'Institut Lise Watier), ma maquilleuse (Florence Morrissette) et François Pouliot, à titre de coordonnateur du projet pour Cinoque Films. Quand nous avons quitté Montréal, c'était une journée typique d'automne, et nous nous sommes retrouvés en pleine tempête de neige à Calgary! Nous avons été pris par surprise.

"J'ai pris un soin jaloux du visage de Julie Masse durant notre séjour là-bas parce que les changements d'air et de température endommagent énormément la peau. Par exemple, au cours d'un long vol d'avion comme celui que nous avons effectué, la peau devient très sèche. De plus, à Calgary, ce n 'est pas humide comme ici, et les vents violents ne faisaient qu'empirer les choses", déclare Florence Morrissette.

Le tournage s'est déroule en banlieue de Calgary, dans une maison laissée à l'abandon de puis plusieurs décennies. Je n'ai donc pas besoin de vous dire qu'il n'y avait rien pour passer à travers une tempête de neige dans cette demeure ancestrale.

"Pour One More Moment, Julie était habillée d'une façon très décontractée. J'ai choisi pour elle des vêtements de plusieurs designers québécois. Je devais privilégier des vêtements qui puissent parfaitement s'adapter à la texture et à la luminosité du vidéo. Comme pour la pochette du disque, Julie n'a pratiquement pas porté de bijoux", souligne la styliste Flavie Thibaudeau.

Le concept du clip de One More Moment ne prétend pas être révolutionnaire. Au contraire, il se veut dépouillé et sobre, comme la chanson elle-même. Le vidéo met en scène des couples qui sont en train de vivre les derniers instants de leur relation amoureuse. Pour le casting, Jeth Weinrich a choisi pour figurants de vrais couples. Il voulait ainsi donner le plus d'authenticité possible au vidéoclip. De mon côté, je suis en train de chanter et de jouer du piano. Ce dernier point est primordial à mes yeux, car je voulais que le public du Canada anglais sache que je suis une artiste complète, que je ne suis pas seulement une chanteuse.

"Le tournage s'est échelonné sur trois journées. Nous avons préféré étaler ainsi la production au lieu de tout concentrer en un jour et de se sentir pressés par le temps. Un peu comme dans la chanson, tous les gens qui ont participé au projet étaient hyper-smooth. On n'a eu aucun pépin si ce n'est la tempête de neige qui nous a empêchés de tourner à l'extérieur et le grand froid qui sévissait à l'intérieur de la maison", commente François Pouliot.


Les préparatifs du lancement de Circle of One

Lorsque Isabelle Brouillette, des Disques Victoire, m'a demandé quelle sorte de lancement je souhaitais pour mon disque Circle of One, je lui ai répondu: "Tout ce que tu veux! Je suis prête à tout sauf à un lancement dans un bar. Je n'ai pas le goût de me retrouver dans un club. Je veux quelque chose de différent qui marque un nouveau départ pour moi, quelque chose dont tout le monde va se souvenir."

Pour être franche avec vous, je ne croyais pas Isabelle capable de m'étonner comme elle l'a fait. Elle m'a prise au mot. Elle a joué le jeu jusqu'au bout et a été une parfaite complice des manigances de Serge Brouillette, mon gérant, Jamil Azzaoui, des Promotions Jamil, et de Claude Gravel, de Coconut Design. J'ai subi un choc quand j'ai mis les pieds pour la première fois dans ce loft hyper-grand et désaffecté du Vieux-Montréal. Le coup de foudre a été immédiat. Oui! c'est là et pas ailleurs que je voulais faire le lancement le plus important de ma carrière.

"La grandeur de l'espace m'a étonnée au plus haut point, mais, en même temps, c'était un immense défi qu'on me demandait de relever. Avec un lieu pareil, plus de 5 000 m2, je pouvais disposer d'une aire de travail inespérée, que je n'avais jamais expérimentée si ce n'est dans mes fantasmes. Un loft semblable à décorer, c'est un rêve! On nous a donné carte blanche pour aménager les lieux et leur donner vie. Tout ce qu'on nous a demandé, c'est de pouvoir réutiliser tout le matériel que nous allions réaliser au cours de la prochaine tournée de Julie Masse", se rappelle Claude Gravel, de Coconut Design, dont l'équipe est formée de Pierre Gravel et d'André Imbeault.

Une dose d'adrénaline supplémentaire...

Un lancement doit avant tout être un événement médiatique. Dans une seule soirée et dans un seul et même lieu, on doit être en mesure de rejoindre les journalistes, les gens de l'industrie du disque et les principaux intervenants du milieu du spectacle. Un lancement est conçu pour présenter le nouvel album d'un artiste, pour que tout le monde sache qu'il est enfin terminé, qu'il est prêt à tourner à la radio et qu'il sera bientôt en magasin. En somme, un lancement marque le retour d'un artiste qui a passé du temps en réclusion à se reposer et à mettre la main à la pâte afin de créer une nouvelle production.

"J'adore travailler sur de gros projets parce que c'est là qu'on exploite le plus le côté créatif, qu'on a les plus grandes marges de manoeuvre, mais c'est là aussi qu'on a le plus grand stress à vivre. Un grand lancement comme celui de Julie Masse signifie une dose d'adrénaline supplémentaire qui nous suit durant toute la préparation. Toute une équipe se réunit pour l'occasion, et tout le monde s'appuie et va dans la même direction. On sort des sentiers battus, on s'en va vers l'inconnu, on brise des barrières et, en même temps, on crée de nouveaux critères d'excellence. L'entourage de Julie chez les Disques Victoire est incroyable. Travailler avec eux est un réel plaisir", souligne Jamil Azzaoui.

"On voulait que les gens soient déroutés. Avant même qu'ils entrent dans le loft, on a cherché à les mettre dans un état de stupéfaction général. Déjà, à l'extérieur, on a décidé d'installer une foule de projecteurs afin d'illuminer les lieux et de créer un émoi, quelque chose de spectaculaire qui laisse les gens bouche bée. Puis, pour se rendre sur le site du lancement, les invités devaient emprunter un monte-charge accompagnés de gardiens de sécurité. L'effet de commotion était ainsi assuré!" fait remarquer Claude Gravel.

Un ouvrage de fou!

Les gens de Coconut Design ont mis six semaines à développer le concept de la soirée. Ensuite, ils se sont affairés à la préparation des maquettes durant un mois et demi. Finalement, Claude, Pierre et Alain ont travaillé pas moins de six jours intensivement pour réaliser le lettrage, les pièces, le canevas, les dessins et les aérographes. Trois jours avant le lancement, Coconut Design a investi les lieux pour installer le tout en collaboration avec l'équipe des Productions Daniel Charbonneau. Un ouvrage de flou!

"A l'intérieur du loft, on empruntait une planche à roulettes pour tous nos déplacements tellement le lieu était gigantesque! De par la création d'oeuvres d'art commandées spécifiquement pour le lancement de Julie Masse, on voulait que les gens aient le sentiment d'entrer dans une galerie. En collaboration avec Serge Brouillette et Jamil Azzaoui, tout a été conçu en fonction des besoins précis d'un lancement. Dès lors, nous avons aménagé des petits salons pour la presse, d'autres pour le visionnement du clip avec plusieurs télévisions, des bars un peu partout, un vestiaire et, bien sûr, une scène pour Julie", indique Claude Gravel.

Au fur et à mesure qu'on me donnait les détails concernant le lancement, je me rendais compte de l'ampleur de tels préparatifs. Une statue de glace à l'effigie du logo de l'album, d'énormes toiles faites en aérosol inspirées de la pochette du disque, des timbres géants et une boule de lumières représentant un globe terrestre... et quoi encore! figuraient au nombre des créations de Coconut Design. Ouf!


Le lancement de Circle of One

Mon horaire de la journée était très strict. Je ne pouvais me permettre aucun écart de conduite. Il fallait que je suive à la lettre tout ce qu'on avait pris tant de soins à planifier. Pour que la journée du lancement de Circle of One soit une réussite dans tous les domaines, je me devais d'être dans une forme resplendissante, prête à affronter toutes les éventualités.

À mon agenda du jeudi 13 octobre était inscrit: lever à 7 h du matin; arrivée au local du lancement à 8 h 30: réunion de production et entrevues durant tout l'avant-midi; de 14 h à 15 h, maquillage avec Florence Morrissette; de 15 h à 16 h, coiffure avec Bruno Desjardins de l'Institut Lise Watier; de 16 h 30 à 17 h, rencontre avec les gagnants d'un concours organisé par le fan club; de 17 h 15 à 18 h, retouches de vêtements, maquillage et coiffure; de 18 h 30 à 21 h, présence au lancement. Et tout ça entrecoupé de nombreuses entrevues avec différents médias de la presse écrite et électronique!

Comme mon porte-bonheur

"Circle of One est un projet considérable pour nous. Il figure avantageusement sur la liste des disques prioritaires. Les nouvelles chansons de Julie Masse ont un énorme potentiel, et nous allons tout faire pour que son premier album en anglais soit considéré comme un des événements de l'automne au pays. Avec Julie, nous voulons non seulement développer une artiste, mais également une carrière sur des bases solides pour de longues années à venir. Le lancement de Montréal constitue la première étape d'une statégle de promotion qui fera d'elle, si ce n'est un nom important dans la musique au Canada, une superstar en devenir", laisse entendre Mano Lefebvre, directeur national du marketing chez Distribution Sélect, un des principaux artisans de la soirée du lancement.

Une dizaine de gardiens de sécurité étaient postés un peu partout tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du loft. Quatre personnes étaient installées à la réception afin d'accueillir les invités et de remettre le matériel de presse aux médias. Jamil Azzaoui, Mario Lefebvre, leurs assistants respectits, de même que l'équipe de Donald K. Donald (l'agent de mes spectacles) s'occupaient des relations de presse. Quant à mon gérant, Serge Brouillette, il me suivait partout dans mes déplacements. Et tout ce beau monde était relié par un système de talkie-walkie!

C'est vers le milieu de la soirée que je me suis dirigée vers la scène pour saluer les invités. J'ai demandé à Marie Plourde, animatrice de télévision et de radio, de me présenter à la foule. Je considère Marie un peu comme mon porte-bonheur puisque c'est elle, également, qui m'a présentée aux gens lors de mon précédent lancement. Nous avons commencé nos carrières respectives presque en même temps. Avec les années, Marie et moi sommes devenues de bonnes copines.

"La couverture médiatique du lancement de Julie Masse a été exceptionnelle. Tous lancements confondus, je pense que c'est la première fois que cinq chaînes de télévision francophones sont présentes en même temps et en direct. En plus de la presse montréalaise, plusieurs representants de journaux et de radios de province se sont déplacés. De plus, on a noté la présence des médias anglophones", se rappelle Jamil Azzaoui, des Promotions Jamil.

Je n'ai pas pu les saluer tous...

J'avais invité tellement d'amis et tellement de personnes à mon lancement qu'aujourd'hui, si je n'ai qu'un seul regret à formuler, c'est bien celui de ne pas avoir pu tous les saluer. Je suis si accaparée par l'événement - les gens des médias, les distributeurs de disques, les détaillants des magasins de disques, les directeurs des stations radiophoniques, les artistes qui sont venus me saluer, les invités spéciaux - et par les gens de l'industrie que je n'ai jamais un moment de répit pour me consacrer à ceux que j'aime et leur dire combien leur présence est importante pour moi.

"Avec le lancement de Julie Masse, on avait pour objectif de rejoindre 1 200 personnes; on a envoyé tout près de 2 000 invitations. Finalement. 1100 intervenants du milleu, gagnants de concours, membres de son fan-club, amis personnels et invités se sont déplacés. Le lancement de Julie a été un succès monstre dont les gens se souviendront longtemps. Ça, je peux vous le garantir!" s'exclame Jamil Azzaoui.

"Les invités n'ont eu que des bons mots pour la décoration des lieux. Ils ont été impressionnés par notre travail. André Ménard, président du Festival de jazz de Montréal, m'a dit que, tout d'un coup, il avait eu la sensation de se retrouver à New York, et Guy Cloutier m'a raconté qu'il n'avait jamais vu quelque chose d'aussi grandiose!" assure Claude Cravel, de Coconut Design.

J'étais fatiguée et épuisée après le lancement. Rarement, je me suis sentie aussi vidée. J'ai vécu beaucoup trop d'émotions. J'ai quitté le loft du Vieux-Montréal vers 21 h 30 sans même prendre le temps d'aller au restaurant avec les membres de mon équipe. Je n'ai d'ailleurs pas pu m'endormir avant 1 h 30. Le 13 octobre restera gravé dans ma mémoire comme une journée stressante à tous les niveaux.

Mais peu importe la fatigue du lancement, tout ce qui compte dorénavant, c'est que j'ai le goût de reprendre la route afin de revoir mon public. Les gens ont toujours été d'une extrême gentillesse à mon égard, et ça, c'est la plus grande récompense que je puisse recevoir. J'ai besoin de cette chaleur. Je me suis ennuyée de vous!


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