- L'irrésistible ascension d'une jeune fille sage.
- À 20 ans, tous les espoirs sont permis pour Julie Masse. Elle a surpris le public au gala de l'ADISQ par sa présence sur scène et sa vois magnifique. Son premier album, Zéro, marche très fort. On dit qu'elle est la nouvelle pop star des années 90. En plus, elle est jolie comme un coeur.
- À 20 ans, vous viviez un conte de fée. Comment vivez-vous ce rêve?
- C'est comme si cette belle aventure arrivait à quelqu'un d'autre. Je lis les revues, j'écoute la radio et je ne peux pas croire qu'il s'agit de moi. Tout ce qui arrive à Julie Masse c'est comme si c'était à une amie! C'est merveilleux ce qui m'arrive.
- On dit qu'une pop star est née. Comment étiez-vous avant cette "naissance"?
- Dès le secondaire 1, j'ai choisi des activités parascolaires dans le domaine du spectacle. Partout où il y avait un show, j'étais là. Enfant, je me déguisais pour chanter devant mes parents, dans le salon. Quand j'ai eu la chance de monter sur les planches, je l'ai saisie.
- Vous y avez vécu de fortes émotions?
- C'était ma passion, j'y puisais mon énergie. J'ai vraiment compris que je voulais toujours chanter et faire des spectacles. Le contact avec le public est grisant, survoltant. Plus j'en faisais, plus j'en voulais. C'est une piqûre du showbiz. Pour être certaine d'en faire, j'ai organisé moi-même des spectacles. Au cégep, j'ai formé un groupe avec lequel nous faisions de la comédie musicale, lors d'événements spéciaux. Je ne pouvais pas passer à côté!
- Vous avez fait des télégrammes chantants. Comment avez-vous vécu ce contact avec un public restreint?
- C'est très intimidant d'être face à face avec des gens que l'on ne connaît pas. Au début, j'avais peur de me tromper. J'aimais beaucoup chanter un message personnel, avec un destinataire. C'est super pour une chanteuse de voir la réaction de son public, très stimulant. Une fois j'ai craint de causer un divorce.
- Comment cela?
- Je chantais à un homme le message osé et provocant d'une femme qui n'était pas la sienne. Je voulais fondre, être ailleurs. Mais c'était une blague, j'ai eu peur pour rien! C'est bon pour vaincre la timidité.
- Cette lutte est-elle toujours à refaire?
- J'ai confiance en moi maintenant. Mais, chaque nouvelle expérience est un grand défi. J'ai le trac, je suis nerveuse. Par exemple, j'ai chanté devant 13 000 personnes au Colisée. C'est renversant, électrisant et émouvant. C'est tout à fait incroyable l'effet de magie qui s'opère en moi. Je suis nerveuse cependant. Les gens me trouvent calme, mais c'est parce que je sais canaliser mon trac, en faire une force. Après, je suis épuisée, à terre! Je donne tout en un instant.
- Au gala de l'ADISQ, Julie en a eu pour deux jours à s'en remettre! Après la soirée, elle était exaltée, heureuse que les organisateurs aient pensé à elle, même si elle n'a pas d'expérience.
- Vos parents vous ont appuyée dans votre métier?
- Oh oui! Ma mère me disait: "Va-t'en chanteuse, tu l'as dans le sang". Et je lui répondais: "Mais non maman, il y a tant de bonnes chanteuses au Québec, il n'y a pas de place pour moi." Je n'ai jamais cru pouvoir percer. Je continuais l'école parce que je pensais que la chanson ne serait qu'un passe-temps.
- C'est pourquoi vous avez refusé d'enregistrer un disque à seize ans, malgré l'offre de vos actuels gérants?
- Quand Gilles et Serge sont venus m'offrir de me lancer dans le grand circuit, j'ai refusé. Je n'avais pas confiance. On dit tellement de se méfier dans ce milieu! Je ne les croyais pas. Mais ce soir-là, lorsqu'ils m'ont fait cette offre, j'étais contente! J'ai réveillé mes parents à la maison.
- Cela a dû vous encourager?
- Oui, cela m'a donné confiance. Mais sans croire que je pouvais être au premier plan. Pour m'améliorer, j'ai suivi des cours de chant avec Mme Lucille Dumont. "Tu veux être choriste?" m'a-t-elle demandé, bien étonnée. Moi ce que je voulais c'étais: chanter, chanter! Pas en solo, mais comme choriste. Elle a ajouté: "Que vas-tu faire si on te donne une chance comme chanteuse?" Je lui ai dit que je n'y avais jamais pensé.
- Votre destin vous avait promis autre chose?
- Mes gérants sont revenus me voir. J'ai travaillé avec eux comme figurante dans un clip de Toyo. J'ai vu qu'ils étaient sérieux, corrects. J'ai réfléchi deux mois puis nous avons signé. Dire que certaines chanteuses talentueuses frappent à toutes les portes sans jamais de résultat... Je suis privilégiée. Tout ce que je touche se change en or.
- Vous êtes une sportive, un garçon manqué même?
- Je suis une fille qui aime la vie. Je m'amuse. Quand je joue au volley-ball, je reviens couverte de bleus!
- Sans penser à vos jambes sexy?
- Non, je ne pense jamais ni à demain ni à hier. Je suis positive, optimiste, vivante. Je n'aime pas rester sans bouger. Quand je fais quelque chose, je ne songe pas aux détails à venir. Mais je suis quand même prudente.
- Comment se fait la métamorphose, ce passage à la fille sexy?
- Je n'ai pas deux personnalités, mais je sais faire la distinction entre Julie la chanteuse et celle qui ne travaille pas. Mes journées sont chargées, stressantes. À la maison je m'installe à l'aise. Quand je dois poser pour des photos, c'est mon travail et tout naturellement je m'y applique. Aussitôt que j'en ai besoin, je redeviens la chanteuse. Il faut que je fasse cela pour garder les pieds sur terre.
- Mais vous faites de la séduction?
- Pas du tout! Je n'ai rien de la tombeuse à laquelle certains pensent. Jamais je n'ai voulu séduire pour séduire.
- Comment draguez-vous?
- En restant naturelle. Le coup de foudre, l'attraction se fait dans l'authenticité. Mais je n'ai pas le temps de penser à cela!
- Comment faites-vous pour éconduire vos prétendants?
- C'est une question de distance. Pas besoin de construire de barrières. Les garçons le sentent. D'ailleurs ils me trouvent de leur goût, mais ils ne sont pas en amour avec moi. Je représente un idéal, mais ils savent que je ne suis pas disponible. Ma carrière passe avant tout. Ils ne pourraient pas me suivre de toute façon!
- Vous êtes consciente de votre rôle social?
- Je reçois beaucoup de lettres. Les sujets abordés sont: l'alcool, la drogue et les sports. Je représente un modèle. Ma sobriété donne l'exemple à des jeunes et je veux assumer mes responsabilités comme il le faut.