Entrevue-vérité

Bien sûr, c'est elle qui interprète "C'est zéro", la chanson qui l'a fait devenir une star en l'espace de quelques semaines. Mais Julie a bien l'intention de le rester. Dans cette super entrevue, elle nous explique qui elle est vraiment. Et ce qu'elle veut.


Notre rédacteur en chef, Eric Pier, en compagnie de Julie.


Avec toute sa gentillesse, Julie répond avec plaisir aux questions des journalistes.


Maio Pelchat félicite Julie pour son tour de chant à l'ADISQ.


Julie prend quelques bonnes respirations avant d'entrer sur la scène du gala de l'ADISQ.


Au gala de l'ADISQ, tout le monde a pu juger de l'immense talent de Julie Masse.


Joe Bocan et Julie semblent être sur la même longueur d'onde.



- Julie prend quelques bonnes respirations avant d'entrer sur la scène du gala de l'ADISQ.

- Au gala de l'ADISQ, tout le monde a pu juger de l'immense talent de Julie Masse.
- Je ne crois pas encore moi-même à tout ce qui m'arrive. J'avais tellement rêvé que ça arrive un jour, que j'ai de la difficulté à réaliser que c'est vrai. Que je ne vis pas un rêve. Je me pince même quelquefois pour être bien sûre que c'est la réalité.

- Julie, tout le monde te connaît maintenant, mais est-ce que tu chantes depuis longtemps?
- J'ai toujours chanté. D'aussi loin que je me souvienne. Tiens! Par exemple, je me rappelle encore qu'alors que j'étais toute petite et que nous allions au chalet les fins de semaine, en voiture, avec mes parents, je chantais du moment où; nous partions jusqu'au moment où; nous arrivions. D'ailleurs, c'est une image agréable que je garde de mon enfance. Je ne sais pas... peut-être aussi parce que ces week-ends à la campagne c'était en quelque sorte des vacances...

- Bien sûr, tout le monde parle de C'est zéro, mais chacun parle aussi de ton côté sexy: ça te dérange?
- Non, pas vraiment. Parce que je sais, au fond de moi, que ce n'est pas une image préfabriquée. J'ai la même apparence - le même look - qu'avant que ma carrière ne démarre vraiment. J'ai gardé le même style. Je porte le même genre de vêtements. Je n'aurais pas adopté un look juste pour plaire, juste pour réussir. Parce que je n'ai jamais eu le goût d'être quelqu'un d'autre de qui je suis. Et puis, que veux-tu? Je ne suis quand même pas pour me teindre les cheveux parce que je suis blonde!

- Bon, reprenons! Avant C'est zéro, est-ce que t'avais déjà commencé à chanter?
- Oui! J'ai vraiment toujours chanté. Pas professionnellement, bien sûr, mais je chantais. J'ai fait partie de nombreuses chorales - j'adorais ça. Puis j'ai travaillé avec une équipe de télégrammes chantés; pas longtemps, deux semaines seulement. C'était terrible!

- Comment ça, terrible?
- Eh bien, je suis super timide! Mais quand tu chantes des télégrammes, tu ne sais jamais où; tu vas chanter. Parfois c'était dans un restaurant, pour un client qu'on célébrait; parfois dans une réception privée pour un anniversaire... en fait, il y avait tout autant de situation qu'il y avait de personnes. A chaque fois, quand j'arrivais à l'endroit, j'étais morte de peur... Heureusement ça n'a pas duré longtemps! J'ai fait ça quelques semaines seulement.

- Qu'est-ce que t'a fait pour te débarasser de cette timidité?
- Je me suis obligé à faire des choses que je croyais ne pas pouvoir faire. Les télégrammes chantés c'est un exemple. Puis j'ai participé à toutes sortes d'autres spectacles, à l'école et en dehors de l'école. En faisant partie de différents groupes. En me forçant à parler en public. Aujourd'hui j'ai acquis une certaine facilité; lorsque je suis sur scène j'essaie d'oublier que je suis timide. Mais dès que j'en suis redescendu, je dois avouer que j'ai quand même des réserves...

- Mais enregistrer un disque, choisir une carrière publique, ça n'a pas été difficile?
- Oui. Très difficile. D'ailleurs, avant d'accepter cette fois-ci pour enregistrer cet album, et C'est zéro, j'avais déjà refusé une offre semblable. Et des mêmes gens avec lesquels j'ai fini par accepter...

- Tu nous expliques?
- Il y a à peu près deux ans je faisais partie d'un groupe qui s'appelait Fairlight, on interprétait du rock et du pop-rock, genre Offenback, Alanah Miles, Marie Philippe. A ce moment-là des producteurs m'avaient approchée pour justement enregistrer un disque.
J'avais refusé. Je ne sais pas... j'étais encore trop timide, je n'avais pas assez confiance en moi... en fait, il y avait des tas de raisons. Mais peut-être, en réalité, était-ce simplement parce que je ne me sentais pas encore prête...

- Et l'occasion s'est représentée?
- Oui - heureusement! Les mêmes producteurs sont revenus à la charge un peu moins de trois ans plus tard. Entre-temps j'avais vieilli, j'avais mûri, et j'étais convaincue de ce que je voulais faire. Et quand ils m'ont fait entendre la chanson de Manuel Tadros, C'est zéro, alors là, j'ai craqué! J'ai accepté tout de suite!

- On sait ce que ça a donné! T'as vendu des milliers d'albums en quelques semaines. Et le public, t'as des réactions? Comment les gens réagissent lorsqu'ils te rencontrent, lorsqu'ils te reconnaissent? Et plus... est-ce qu'on te reconnaît sur la rue?
- Oh oui! Et je trouve ça super! Les gens me reconnaissent et m'abordent, me parlent. Me félicitent. Et ces gens-là ont de dix à quarante ans. Mais je dois t'avouer que ce sont principalement les filles et les femmes qui me parlent. Les gars n'osent pas: je ne sais pas peut-être croient-ils que je les rabrouerais sur le champ! Tellement d'ailleurs - et ça me fait sourire! - que, souvent, il y a des filles qui viennent me demander des autographes pour... leur chum!
Non, j'adore quand les gens viennet me parler. Ca me fait réaliser qu'ils apprécient ce que je fais, et ça c'est la plus belle chose!

- On t'écrit aussi?
- Oui, beaucoup. Et je vais te confier que je lis chacune des lettres que je reçois et que j'y répond personnellement; je compte d'ailleurs le faire tant que cela me sera possible. Il est évident qu'à un moment donné j'aurai moins le temps, ou que je recevrai plus de courrier encore. Pour l'instant, cependant, je vois à ça personnellement...

- Qu'est-ce qu'on te demande dans ces lettres?
- On me pose des questions sur toutes sortes de sujets. Sur moi, bien sûr, mais aussi on me demande des conseils. Souvent sur l'amour...

- Ca ne doit pas être facile de répondre?
- Non, naturellement, surtout lorsqu'on me demande des conseils sur la vie personnelle ou amoureuse, ou encore sur des problèmes que les gens vivent personnellement. J'essaye de faire de mon mieux. Mais le public s'imagine souvent, et je ne sais pas pourquoi, que j'ai des réponses à tout. Or, je dois le dire, ce n'est pas le cas: je n'ai quand même que vingt ans après tout!

- C'est pas difficile, ça?
- Parfois, oui, ce l'est. Il y a des situations, des questions, troublantes; on se sent mal à l'aise. Mais pas mal à l'aise d'apprendre, mais mal à 1'aise parce que, quelque part, on doit s'avouer que l'on est impuissant. Parce qu'il faut bien admettre que l'on n'a pas tout ce pouvoir que les gens croient que l'on a.

- Et maintenant, pour toi, qu'est-ce qui se passe, en pratique?
- Maintenant, j'y vais à fond de train. Parce que j'ai vraiment à coeur de réussir ma carrière. Bien sûr, tout ça c'est plaisant, c'est grisant, mais je veux être meilleure encore... C'est d'ailleurs pour ça que je continue de suivre des cours de chant, de piano, de percussions, des cours de danse aussi...

- Tu voudrais que ça te mêne où? En réalité, ton plus grand rêve c'est quoi?
- Mon plus grand rêve? Me tailler une place sur la scène internationale... Je me croise les doigts... surtout qu'on vient de signer avec une importante compagnie de disques française. Alors, on verra...

- Dernière question, Julie: Et ton chum dans tout ça?
- Ça tombe bien, je n'ai pas de chum depuis un bon moment! Et maintenant je dois bien avouer que je ne suis pas très disponible pour entretenir une relation amoureuse. Mais sait-on jamais ce qui peut arriver...