Tout commence pour Julie par la chorale de l'école. Ça tombe bien pour la petite Québécoise de huit ans qui chante aussi bien sous sa douche que dans sa chambre ou encore dans la voiture de ses parents. Elle aime d'ailleurs tellement ça qu'elle y reste deux ans avant de prendre des cours de chant et de théâtre en dehors de l'école. Saisissant, adolescente, l'occasion de se produire sur scène grâce à des comédies musicales montées par son professeur de théâtre, la voilà qui crée pour le fun, nous dit-elle, avec ses copains un petit groupe. Certes, elle joue dans sa cave, mais quand même !
Julie n'a pas que la volonté pour elle mais aussi ce que l'on appelle "une queule" et surtout une voix qui, à seize ans, lui permet de se faire remarquer au cours d'un festival d'été au Canada par des producteurs français. Fonceuse mais dubitative quant à la sincérité des propositions d'enregistrement de ces inconnus, Julie avoue : "Quand mes managers actuels m'ont contactée, je ne les ai jamais rappelé parce que je pensais qu'ils n'étaient pas sérieux"
Pourtant, ils l'étaient ! Non seulement sérieux mais convaincus que ce petit bout de femme avait sa place dans le show-biz puisque trois ans plus tard, ils récidivent : "Ils m'ont revue au Québec et m'ont proposé de faire les choeurs pour le clip du chanteur "Toyou". Cette fois, j'ai accepté. Après ça, ils m'ont dit que je les intéressais toujours pour un disque. J'ai dit OK ! On de dit tout le temps que dans ce milieu là, c'est difficile d'y arriver. Il y a tellement de garçons et de filles qui ont du talent. Alors je me disais, pourquoi moi ?"
L'album sorti aujourd'hui chez BMG y répond. Le premier titre extrait: C'est Zéro, resté classé plusieurs semaines en tête des charts canadiens (100 000 vendus) prouve bien que Georges Mary, l'heureux producteur du compatriote de Julie, Roch Voisine, ne s'était pas trompé.
A 20 ans, Julie Masse interrompt ses études de psychologie pour se lancer à fond dans un métier qu'elle n'imaginait pas être le sien: "Moi, dit-elle, je chantais parce que j'aimais ça, mais je n'y croyais pas !". Prise dans le tourbillon du succès, elle vole à présent d'un continent francophone à l'autre, drainant derrière elle un parfum de douceur et de sincérité. Quant aux temps morts, si tant est qu'elle en ait, Julie préfère rester chez elle avec ses parents, son frère et sa soeur ainés et ses films (comiques) vidéo. Et quand on lui demande à quoi pense-t-elle quand on lui dit : "Plus tard...?", elle répond : "Si un jour, on ne veut plus m'entendre chanter, je m'arrêterai mais je travaillerai toujours dans le show biz. J'aime cet univers pour le "feeling" que ça donne, parce qu'on n'y fait jamais la même chose". Et d'ajouter "Le mariage ?... Les enfants ?... Oui, bien sûr ! Quand j'aurai le temps !"
Véronique AIACHE