Étonnamment, Natasha St-Pier dit n'avoir jamais rêvé de faire carrière dans la chanson. «Je chantais dans tous les festivals que je pouvais dénicher, mais ce n'était qu'un passe-temps, avoue-t-elle. C'est vraiment à partir de Notre-Dame de Paris que j'ai compris que chanter était ma passion et que ça allait devenir mon métier. C'est comme si je m'étais soudainement réveillée en réalisant que je ne me voyais vraiment pas faire autre chose.» Depuis, la jeune fille originaire du Nouveau-Brunswick vit le rêve de toutes les chanteuses en herbe. Tout s'est enchaîné très vite pour elle: comédie musicale de Luc Plamondon en anglais et en français, concours Eurovision au Danemark, championnat européen de la chanson et première partie de Garou un peu partout en Europe. Quelques mois plus tard, elle a fait une rencontre déterminante avec Pascal Obispo. «On a fait une émission de télé en France, et il est venu me voir dans ma loge pour m'inviter chez lui, raconte-t-elle. J'y suis allée le soir même avec Guy Cloutier: On a bu du vin, Pascal nous a fait écouter des chansons, et ça m'a beaucoup intéressée.» À l'issue de cette collaboration est né son quatrième album, De l'amour le mieux. En moins d'un an, il a été certifié or en Belgique, en Suisse et au Québec, et aux dernières nouvelles, il a franchi les 500 000 exemplaires vendus en France. De plus, Je n'ai que mon âme a été récompensée par le Félix de la chanson populaire de l'année au dernier gala de l'ADISQ. En 2002, la chanteuse de 21 ans (seulement) a foulé, seule cette fois-ci, les planches du mythique Olympia de Paris. On annonce déjà des supplémentaires pour le mois de février. Pour couronner le tout, elle est en nomination aux prochains NRJ Awards en France, dans la catégorie Artiste féminine francophone de l'année. Oui, elle ne vit un rêve, mais en constant décalage horaire, entre la France et le Québec.
Le lundi, Vol 26 No 45, 11 janvier 2003