Natasha St-Pier, Le sourire du succès

Natasha St-Pier est fin prête pour la conquête de l'Europe

Le public français l'a récemment couronnée révélation de l'Année. À 22 ans, la chanteuse Natasha St-Pier est en pleine conquête de l'Europe. Un défi à la mesure de son talent. Une route qu'elle emprunte avec réalisme, sagesse et intelligence.


Juste avant son départ pour une autre tournée européenne, la nouvelle chouchou des Français nous a accordé une longue entrevue.

Qui est Natasha St-Pier?

D'emblée, j'ai le goût de vous dire une première de classe.

Née à Bathurst, au Nouveau-Brunswick, d'une mère infirmière aujourd'hui inspecteure pour le gouvernement des établissements de santé et d'un père ancien professeur d'éducation physique devenu directeur de prison, la jeune fille grandit dans un milieu aimant en compagnie de son frère qui aime les sciences comme elle puisqu'il veut étudier en génie à l'université. Une enfance sans taches.

«Je n'ai jamais vu mes parents se chicaner», confie fièrement la jeune vedette.

L'équilibre est un mot qui revient souvent dans ses propos.

Plus mince que jamais, arborant un nouveau look avec ses cheveux plus longs «que seule sa coiffeuse montréalaise a le droit de couper maintenant», Natasha St-Pier est une jeune femme en possession de ses moyens que le succès ne change pas..


La scène ou la biologie

Du moins, elle fera tout pour que ça n'arrive pas.

À 17 ans, je croyais que tout était fini pour moi dans ce métier. J'affrontais des problèmes de gérance. J'avais décidé de devenir professeur de biologie... lorsque Guy Cloutier est arrivé et m'a fait confiance.»

Il y a eu d'abord Notre-Dame de Paris, suivie de la première de Garou.

Par la suite, après des mois de dur labeur, bien guidée par son producteur et Claudine Bachand de même que l'équipe de Sony, la voilà à la tête du palmarès français.

«Je fais beaucoup de sacrifices. Mais je ne m'inquiète pas trop. Je connais mes limites et lorsque je ne serai plus heureuse, je saurai m'arrêter», affirme l'artiste.

On la croit. Cette fille-là est vraie, authentique. Ça se sent.

Très populaire dans les médias français, toutes les télés la réclament, nous rapporte son entourage. Son agenda des prochaines semaines est rempli.

«En France, elle est respectée par ses pairs et le milieu du showbiz. Dernièrement, elle fut invitée à faire les Restos du cœur. Preuve qu'elle fait maintenant partie de la famille», affirme Guy Cloutier, très fier de sa protégée.


Conquête de l'Europe

Elle ne cache pas qu'elle a trouvé «très difficile cette nouvelle vie en France».

«Tout était nouveau, l'horaire, les gens, la nourriture, les méthodes de travail. Là-bas, contrairement au Québec, il y a les papparazzi, des gens que je trouve très débrouillards», dit-elle en souriant.

Pour lui faciliter sa vie là-bas, le producteur Guy Cloutier a investi dans un appartement à Paris.

«Natasha doit passer des mois en France. Nous sommes en pleine conquête de l'Europe. Et je sais tous les efforts qu'elle doit faire. Elle n'a que 22 ans, c'est une jeune femme solide, mais je ne veux pas la brûler. Je savais qu'elle ne pouvait pas toujours être dans les hôtels. Elle s'est créé un petit chez-soi là-bas. C'est très important pour elle», affirme Guy Cloutier:

La jeune femme dit prioriser sa carrière pour le moment.

«Mais je me sens totalement appuyée par mon copain Sébastien Benoît. L'éloignement est parfois difficile, mais je sais que je vis une chance en or.»

Que pense-t-elle de ces jeunes qui vivent le gros rêve de Star Académie présentement?

«Je suis heureuse pour ces jeunes. Mais je les incite à la prudence car ils connaissent le rêve immédiat. Ce métier doit se vivre étape par étape. Moi, j'ai connu des difficultés, ce qui me permet aujourd'hui d'apprécier encore plus les beaux moments, tout en restant très réaliste.»

Plusieurs pays d'Europe la réclament, dont l'Espagne et même la Russie.

Excellente dans l'apprentissage des langues, elle veut parler couramment l'espagnol et, pourquoi pas, l'italien.

Réclamée à grands cris par l'Europe, elle a décidé avec son gérant Guy Cloutier de mettre sur la glace, pour les deux prochaines années, la préparation d'un album en anglais.

«Un rêve à la fois », dit sagement la révélation de l'année en France.

Le journal de Montréal, Samedi 29 mars 2003