Vouloir faire bouger les mélodies

Entendons-nous bien. On ne parle pas d'un fantasme de se transformer soudainement en chanteuse death metal, mais bien d'un désir profond de vouloir faire bouger les mélodies sur ce 4e album, intitulé L'Instant d'après.

«Je voulais faire un disque plus rock... mais je me suis retenue un peu», avoue-t-elle en jurant que ce n'est que partie remise.

«J'aime mieux faire les choses par étapes plutôt que de me lancer trop vite et que, deux mois plus tard, je le regrette. Les gens ont l'impression que je suis une artiste expérimentée, mais je n'ai que 22 ans. Mon métier, je suis en train de l'apprendre.»

Six mois à Paris

Bien évidemment, les ballades amoureuses restent quand même à l'avant-plan de ce recueil de treize chansons qu'elle a concocté pendant six mois à Paris avec son collaborateur de De l'amour le mieux, l'omniprésent Pascal Obispo.

«Je me suis demandé à un moment donné si je n'étais pas en train de me construire un show plate avec juste des ballades, lance-t-elle avec candeur. J'avais donc envie de continuer à faire des chansons douces - un style qui me va et que j'aime bien - et trouver en plus des chansons plus rythmées qui me ressembleraient.»

500 chansons

La jeune chanteuse a bien apprécié le cadre de travail de L'Instant d'après. Pour la première fois, elle a vraiment eu l'impression d'avoir son mot à dire.

«Avant, les gens autour choisissaient plein de chansons, partaient en studio pour enregistrer les pistes musicales et moi, j'arrivais à la fin et je chantais pendant deux semaines. Là, j'ai été impliquée depuis le tout début. J'ai écouté et chanté probablement 500 chansons avant de faire choix final.»

Consacrée révélation de l'année en France au gala des Victoires de février dernier et lauréate du Félix remis à l’artiste québécois s'étant le plus illustré hors Québec, Natasha St-Pier s'engage pour les prochaines semaines dans une offensive professionnelle sans merci.

Elle complète sa tournée québécoise, part en France, en Suisse, en Belgique et en Espagne pour faire la promo de L'Instant d'après, revient passer Noël avec sa famille à Montréal et retourne à Paris en janvier pour préparer son nouveau spectacle. Première : 2 février. On appelle ça un horaire pas mal rock'n'roll.

Le Journal de Montréal, samedi 1er novembre 2003