Promotion de L'instant d'après à Paris

Le français, c'est la langue de l'émotion!

Présente à Paris pendant quelques jours pour la promotion de son dernier album, L'instant d'après, Natasha St-Pier s'est livrée à quelques confidences avant de retrouver le plateau de l'émission Star Academy, à TF1

«Je reconnais que j'ai bénéficié d'une chance extraordinaire. C'est ma deuxième collaboration avec Pascal Obispo et le succès semble être au rendez-vous. Je suis une interprète et suis toujours aussi surprise que de grands auteurs et compositeurs s'intéressent à moi, surtout quand je vois le foisonnement de talent chez les chanteuses francophones», a-t-elle confié.

Pourtant, l'histoire semblait être inscrite dans le marbre: à 23 ans aujourd'hui, Natasha collectionne les disques d'or, de platine et multi-platine.

«Et ce, même dans des pays où je ne soupçonnais pas que l’on puisse acheter un disque sans comprendre le sens des paroles», a-t-elle souligné, faisant référence à ses ventes en Pologne, en Espagne, en Russie, au Japon et au Mexique.

Conte de fées? Peut-être, mais travail, sans aucun doute, la jeune Natasha originaire du Nouveau-Brunswick aime rappeler, mutine: «Aujourd'hui, sur les plateaux télé, quand on dit de moi que je suis québécoise, je reste de marbre: ils (les Québécois) sont de ma famille, comme les Français, et c'est pour ça que j'aime tant la langue de Molière, qui transmet des émotions que je ne retrouve dans aucune autre langue.»

Top album

Et les chiffres ne trompent pas: son dernier album est classé quatrième en France au très officiel top albums publié cette semaine par le Syndicat national de l'édition phonographique.

Pourtant, la jeune Natasha ne manque pas d'esprit: «Chez nous, à Bathurst, mes parents ne riaient pas du tout avec la scolarité, bien au contraire: ils estimaient que dès l'instant où l'on avait des capacités, on se devait d'aller au moins jusqu'à l'équivalent de votre baccalauréat; et la passion, dans ce cas, venait en deuxième position seulement...»

À cette époque où se forme sa personnalité, Natasha avoue avoir été une élève assidue. «Je reconnais que dans la famille, on était un peu des têtes, dit-elle dans un éclat de rire. Mon frère était archi-fort en sports et en maths, mais il est devenu ingénieur. J'aimais la musique, mais je n'étais pas prête à tout sacrifier pour elle.», explique encore la muse de Pascal Obispo.

Parcours en chassé-croisé parce que, Natasha St-Pier, découverte, comme Garou, par Luc Plamondon, a publié son premier album dès l'âge de 14 ans avant de prendre la route dans la tournée canadienne et anglaise du spectacle musical Notre Dame de Paris dans le rôle de Fleur de Lys.

«J'y ai tellement appris que si, aujourd'hui, je voulais entreprendre une carrière moi aussi, je postulerais à Star Academy. À mon époque, pour se faire connaître, mis à part les tours de chant que je faisais depuis l'âge de huit ans, on avait peu de moyens pour faire valoir se qualités artistiques. »

Ces qualités, pourtant, elle semblait bien les posséder parce que quand la France la choisit pour la représenter au Concours d'Eurovision 2001, elle finit quatrième, place que l'Hexagone n'avait pas approché depuis longtemps.

«Mon angoisse, c'était que si j'arrivais au-delà de la 20e place, tous les Français me détestent et, pour moi, c'était insupportable: le français, pour moi, c'est la langue de l'émotion!»

Journal de Montréal, 29 novembre 2003